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©Ministère de la Justice
La maison centrale de Farafangana.

Cavale des 88 : « Certains détenus n’avaient plus rien à perdre »

La mutinerie à la maison centrale de Farafangana a tenu en haleine l’opinion ces dernières heures. La directrice régionale de l’Administration pénitentiaire Atsimo Atsinanana, Patricia Razafindrakala, apporte des précisions sur le déroulement des faits. Situation ce 24 août à 9 h : 42 capturés vivants, 21 décédés, 25 toujours en cavale.

Les éléments des forces de l’ordre, composés de gendarmes, de militaires, de policiers et de pénitenciers, poursuivent le ratissage des alentours de Farafangana pour retrouver les détenus encore en cavale, à la suite de l’évasion spectaculaire qui s’est déroulée dans la journée du dimanche 23 août, dans la maison centrale. « Nous continuons nos recherches », souligne la directrice régionale. 5 ont été appréhendés et un est tombé sous les balles des forces de l’ordre au cours des dernières heures, portant à 42 le nombre de capture et 21 le nombre des décédés parmi les évadés.

Une publication du ministère de la Justice a fait savoir hier qu’une mutinerie avait éclaté dans la prison. En s’organisant en deux groupes et armés de pierres, des prisonniers ont réussi à se forcer un passage, s’emparant au passage d’une arme à feu. Ils étaient en tout 88 à s’évader. « Les prisonniers avaient la ferme intention de s’évader. La mutinerie avait été orchestrée à cet effet », indique Patricia Razafindrakala. « Pour éviter que les détenus ne soient infectés par le coronavirus, nous avons suspendu les visites depuis deux mois. Il se peut que cela ait eu un effet psychologique sur eux », avance la directrice régionale.

Un détenu blessé envoyé à l’hôpital se serait plaint de la surpopulation dans la prison, selon un proche. Plusieurs détenus ne seraient pas, par ailleurs, encore jugés et que l’envoi en mandat de dépôt serait systématique, contribuant à la surpopulation de l’établissement.

Quitte ou double

Dès l’évasion, tous les éléments des forces de l’ordre de la localité, gendarmes, policiers et militaires ont participé à la battue. Patricia Razafindrakala tient à apporter des précisions par rapport aux décès de certains évadés. « Les personnes n’ont pas été abattues froidement dans un même endroit comme on peut être amené à le penser. Certains détenus n’avaient plus rien à perdre donc étaient potentiellement dangereux. Dans certains cas, les éléments des forces de l’ordre n’ont pas le choix », explique-t-elle, en indiquant qu’un des détenus avait en leur possession un Mat 49 qui peut tirer une cinquantaine de coups en une minute, l’arme qui a été dérobée. Elle indique toutefois que le pistolet mitrailleur a été récupéré depuis.    

Patricia Razafindrakala de faire savoir qu’après chaque évasion, des enquêtes doivent être menées pour identifier les failles et apporter des recommandations aussi bien pour la prison concernée que pour les autres établissements. Elle précise cependant que les problèmes d’infrastructures et le manque d’effectifs sont communs à tous les établissements pénitenciers à Madagascar.

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