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Comme tous les enfants, ceux qui ont un handicap ont également le droit d’étudier.

Enfants autistes : quelle prise en charge aujourd’hui à Madagascar ?

Selon les derniers chiffres estimatifs de l’OMS datant de 2017, 1 enfant sur 160 présenterait un trouble du spectre autistique dans le monde. À Madagascar, la crise covid-19 mise à part, les parents d’enfants autistes font aujourd’hui face à la difficulté de trouver une prise en charge adaptée à leurs enfants.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un handicap qui reste encore peu connu à Madagascar. Ainsi, il n’existe aujourd’hui que peu de moyens pour une prise en charge répondant aux besoins de ces personnes et leur permettant d’évoluer dans la société. Le manque d’écoles spécialisées tout comme le manque de personnel qualifié et ayant suivi des formations adéquates est palpable. Pourtant, tout comme les autres enfants, ceux qui ont un handicap devraient jouir des mêmes droits.

Peu d’établissements prennent en charge les enfants souffrant de ce trouble

Il existe deux types d’établissements scolaires qui prennent en charge les enfants souffrant du TSA : les écoles spécialisées pour les enfants à handicap et les écoles inclusives qui intègrent les enfants souffrant de TSA avec les autres élèves. Selon Mbolatiana Raveloarimisa, première responsable auprès de l’association Autism Madagascar, « il n’existe aujourd’hui qu’environ 4 écoles spécialisées et environ 5 écoles inclusives à Madagascar, et ces établissements se trouvent tous à Antananarivo ». Pourtant, Madagascar ne se limite pas à la capitale, et les parents qui vivent dans les autres régions ne peuvent ainsi bénéficier d’une prise en charge pour leurs enfants.

Il faut savoir que le choix d’un établissement pour un enfant autiste dépend de son développement et de son trouble. « Les écoles inclusives sont la meilleure option pour les enfants autistes », affirme-t-elle. Il faut, en effet, savoir que pour une meilleure intégration de ces enfants dans la société, cela doit se faire dès leur jeune âge, avec des enfants normaux dans ces écoles inclusives. Pourtant, selon Rindra, mère d’une fillette autiste, « peu d’écoles acceptent d’intégrer des enfants autistes dans des classes normales », poursuivant que « la recherche de résultats est plus importante pour les établissements scolaires et avoir des enfants différents des autres représente pour eux un handicap ne permettant pas d’atteindre un sans-faute ».

Près de 95 % des enfants autistes sans prise en charge

Selon Mbolatiana Raveloarimisa, « près de 95 % des enfants souffrant du trouble du spectre autistique ne vont pas à l’école, mais restent chez eux ». Une situation qui s’explique encore par le manque d’établissements prêts à les accueillir. Onja Ramamonjisoa, responsable auprès d’une école spécialisée indique que le nombre d’établissements existants aujourd’hui à Madagascar est insuffisant pour une meilleure prise en charge de tous les enfants souffrant de ce handicap mental. « Chez nous, la capacité d’accueil est de 15 élèves, ce qui est presque le même pour les autres établissements, je pense. Cela permet de faire un suivi plus personnalisé de chaque élève » poursuit-elle.

Il faut également noter le fait qu’il n’existe à Madagascar jusqu’à aujourd’hui aucune branche d’étude ou de formation préparant des enseignants spécialisés. Les enseignants qui existent sont, pour la plupart, des assistants sociaux ou des enseignants qui ont appris sur le tas à prendre en charge des enfants différents. « À Madagascar, nous manquons considérablement de spécialistes, mais chez Autisme Madagascar, nous avons proposé des formations pour les personnes qui travaillent avec des enfants autistes », souligne la responsable auprès d’Autisme Madagascar. Par ailleurs, peu d’établissements peuvent prendre en charge les enfants autistes une fois à l’adolescence. « Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, il n’existe pas à Madagascar d’établissement proposant un accompagnement pour les jeunes autistes », souligne Onja Ramamonjisoa. Ce qui laisse ces enfants livrés à eux-mêmes et ce qui va impacter leur insertion ou leur inclusion au sein de la société.

Rappelons qu’avec l’association Autisme Madagascar, les parents d’enfants autistes ont lancé une pétition dans le but d’ouvrir les écoles pour ces enfants différents durant cette crise covid-19.

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