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©Studio Sifaka
Le stand d’Elisabeth à Andravoahangy.

La confection artisanale en difficulté face à la friperie

Il est possible de trouver un vêtement à partir de 1.000 ariary. La magie de la friperie. Mais au-delà de cela, c’est tout un pan de l’activité textile malgache qui est à l’agonie.

Cela fait plus de deux décennies qu’Elisabeth travaille dans le domaine de la confection. Elle vend ses produits au marché d’Andravoahangy. Son stand est entouré de marchands de vêtements, qui eux vendent des produits de seconde main, de la friperie. Elle vit mal cette concurrence car d’après elle, il lui est impossible de s’aligner sur les prix des vendeurs de fripe. « Le marché n’est plus comme il était avant, lance-t-elle, la nostalgie dans le regard. Il y a encore quelques années, la confection pouvait nous permettre de vivre décemment ».

La démocratisation de la friperie et l’arrivée massive des produits bon marché d’Asie couplées à l’effritement du pouvoir d’achat des ménages ont progressivement réduit la part de marché de la confection artisanale. « Les gens préfèrent la friperie et les produits chinois ou thaïlandais car c’est moins cher et c’est à la mode. Nous essayons de suivre mais entre la Jirama et le prix du tissu, ce n’est pas possible », explique Elisabeth, qui affirme également s’atteler à la vente de galettes pour arrondir les fins de mois.

Surtaxation

Madagascar est une destination privilégiée des vêtements de seconde main en provenance notamment des pays européens. L’Accord de partenariat économique intermédiaire (APEi) avec l’Union européenne exempte de droits de douane la friperie. C’est évidemment du pain béni pour les familles malgaches car les prix des vêtements sont très compétitifs. « On peut avoir une paire de jeans pour adulte à 3.000 ariary, un T-shirt pour 1.000 ariary », indique une jeune mère de famille une habituée du marché d’Isotry. Elle indique toutefois qu’il lui arrive d’acheter les robes de sa fille auprès des confectionneurs malgaches mais c’est rare.

Malgré l’avantage que procure la friperie auprès des ménages, des pays africains comme le Rwanda ont décidé de mettre un frein à l’importation de vêtements de seconde main à travers la surtaxation.

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