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Les quartiers populaires d'Antananarivo constituent le plus souvent des zones rouges

Les hot-spots des rackets et des vols à la tire à Antananarivo

Antananarivo fait peur. La paranoïa s’est installée chez la population au fil des années. Certains quartiers sont tout bonnement déconseillés.
Pickpockets, vols avec violence, vols à la tire. Ce sont des faits divers banals dans la capitale. Presque tous les habitants d’Antananarivo ont vécu une attaque, que ce soit en tant que victime ou en tant que témoin, ou ont connu un proche qui s’est fait attaquer. La plupart des Tananariviens le diront : « plus aucun endroit n’est sûr dans la ville ». Certaines zones sont devancées par une mauvaise réputation et sont dites « rouges ».


A la tombée de la nuit…


« J’évite la Petite Vitesse, Ambodivona et Manarintsoa », indique un père de famille, qui s’est fait attaquer à Behoririka un soir, vers 20 h. « Nous étions trois. Ils étaient cinq et armés de couteaux. J’évite autant que possible d’aller à pied dans Tanà, passé une certaine heure. Mais les quartiers que je viens de citer ne m’inspirent pas du tout confiance, même en pleine journée », explique-t-il.   
« Je me suis fait avoir du côté d’Antsahavola vers 18 h », raconte pour sa part une mère de famille. « Depuis, j’essaie d’arriver chez moi en fin d’après-midi avant que le soleil ne se couche. Sinon, j’ai peur de m’aventurer du côté d’Isotry et d’Andohatapenaka.


Expériences traumatisantes


Autre témoignage d’une jeune femme qui s’est fait, cette fois, subtiliser le sac, justement à Isotry. « Il pleuvait. Je tenais un parapluie d’une main et mon sac d’une autre. Je ne m’y attendais vraiment pas », raconte-t-elle. Cette dernière indique éviter les endroits bondés mais également les couloirs qu’elle ne connaît pas.
Une source auprès de la police confirme l’insécurité ambiante à Antananarivo, même s’il souligne que les forces de l’ordre mènent souvent des opérations dans les zones considérées comme rouges. « Si je devais citer cinq quartiers vraiment chauds, je dirais : Isotry, Andavamamba, Manjakaray, Anosibe et Andohatapenaka », lance notre interlocuteur. Pour les vols à la tire et les pickpockets, il précise que cela concerne surtout les marchés comme ceux de Mahamasina ou d'Andravoahangy.    
Quoi qu’il en soit, les victimes s’accordent à dire que se faire attaquer constitue une expérience traumatisante. « J’ai développé une certaine paranoïa. Je suis toujours en alerte dès que je marche dans la rue », ajoute la mère de famille. 

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