Dans l’histoire de la littérature malgache, la femme a toujours tenu une place importante, depuis des siècles. Pourtant, malgré leurs œuvres, les grandes écrivaines ont toujours été mises à l’ombre de leurs égaux masculins. Mais ces dernières années, les  écrivaines malgaches ont commencé à prendre place dans le monde de la littérature.
Malgré la pertinence et la valeur de leurs œuvres, les écrivaines ont toujours été placées derrière le rideau ; à l’exemple de Rasoamieja, grande écrivaine de l’époque de Radama, ou Charlotte Razafiniaina, au temps de Jean Joseph Rabearivelo. Mais aujourd’hui, les femmes écrivaines commencent à prendre leur place au-devant de la scène de la littérature malgache. Cependant, plusieurs blocages restent à lever pour un réel essor des écrivaines à Madagascar.
Cachée dans l’ombre du mâle
Dans la société malgache, comme dans d’autres civilisations, la place de la femme a toujours été masquée par l’ombre des hommes. C’est le cas dans le monde de la littérature à Madagascar. « Historiquement, la femme a toujours eu une place dans le monde de la littérature », fait remarquer l’auteure, Michelle Rakotoson. Selon elle, c’est la structure même de la société qui a voulu que la femme soit toujours placée derrière les rideaux. « C’est le cas par exemple de ces femmes qui dans le temps écrivaient les histoires que les enfants jouaient à l’église chaque Noël », indique-t-elle.
La femme se voyait comme étant la mère, celle qui prend soin de sa famille ou qui instruit ses enfants. « Par contre, face à la société, la femme n’a jamais eu la possibilité de faire savoir au monde qu’elle était aussi auteure », explique Michelle Rakotoson. Plusieurs cas témoignent de cela dans la société malgache, indique-t-elle. Il y a eu Razafiniaina Charlotte, l’auteure qui était cachée à l’ombre de Jean Joseph Rabearivelo. Ce fut également le cas au temps de Clarisse Ratsifandrihamanana, une grande auteure dont la renommée d’E.D Andriamalala a cachée.
Vers une émancipation féminine
Aujourd’hui, cette réalité commence à changer. « Depuis 1980, plusieurs femmes auteures ont commencé à s'émanciper. Cependant, elles ne sont pas montrées au-devant de la scène par peur du jugement de la société », souligne Michelle Rakotoson. C’est le cas par exemple de Monique Rakotoanosy, de Mathilde Razafy et de nombreuses autres encore. Pourtant, selon elle, il y a un blocage qui reste assez difficile à lever, que ce soit pour les auteurs, hommes ou les femmes : la question de l’édition et de la publication. Une remarque que d’autres auteures actuelles confirment. « Aujourd’hui, la question d’être auteur ne tient plus compte du fait qu’il s’agisse d’une femme ou d’un homme, mais plutôt de la problématique de budget que nécessite un livre », souligne la jeune poétesse, Na Hassi. Selon elle, dans le monde actuel, la femme revêt à la fois la casquette de mère de famille, de professionnelle et aussi d’auteure, ce qui ne lui donne que peu de temps pour sa passion. Il en est de même pour les hommes. Plus encore, à Madagascar, éditer un livre coûte encore assez cher.Â
Dans tous les cas, l’existence d'événements pour la promotion du livre à Madagascar est déjà un grand pas pour l’essor de la littérature à Madagascar. C’est le cas par exemple des évènements organisés par le Ministère de la Culture ou des associations comme l’association Bokiko.Â