La fusillade à Andohanimandroseza le 21 novembre a semé le trouble et suscité un flot de spéculations sur les réseaux sociaux. Face à cette effervescence médiatique la gendarmerie s’est sentie dans l'obligation de présenter sa version officielle des événements.
C'est le colonel Tojo Raoilijon, commandant du groupement de la gendarmerie d’Analamanga, qui a pris la parole lors d'une conférence de presse inhabituelle pour apaiser les rumeurs et clarifier la situation. Selon les forces de l'ordre, l'incident en question a impliqué l'interception d'un présumé groupe de malfaiteurs soupçonnés de préparer une attaque. Les déclarations du colonel Tojo Raoilijon reposent sur des éléments probants récupérés des téléphones saisis sur les individus à bord du véhicule dont les photos criblées de balles ont beaucoup fait réagir..
Ce véhicule a été identifié comme étant celui utilisé lors d'attaques précédentes le 31 octobre à Anosiala, le 2 novembre à Ankadikely, le 14 novembre à Bongatsara et le 19 novembre à Talatamaty. Les autorités avaient surveillé ce 4x4 pendant plusieurs semaines avant son interception le 21 novembre. L'opération s'est soldée par une fusillade, entraînant cinq morts parmi les présumés bandits. Trois ont pu prendre la fuite. Les limiers ont appréhendé trois personnes depuis, dont un ancien membre des Forces d'intervention spéciale de la police, comme le rapporte le colonel Raoilijon.
Pas de politique
Le colonel Tojo Raoilijon déplore cependant les spéculations et les raccourcis politiques qui circulent, notamment ceux suggérant une intention d'arrêter la présidente de l'Assemblée nationale. « La gendarmerie ne fait pas de politique », déclare-t-il.
Il dévoile le mode opératoire récurrent des bandits, qui se faisaient passer pour des employés du Bianco ou de la Présidence en utilisant de faux dossiers et identités pour pénétrer chez leurs victimes. Les faux documents découverts dans le véhicule appuient cette affirmation.
Cependant, malgré cette présentation des faits par les autorités, les théories du complot accusant des exécutions sommaires persistent, alimentées par les réseaux sociaux. Le colonel Tojo Raoilijon souligne que ces conclusions préliminaires ne peuvent être définitives tant que l'enquête n'est pas close, mais l'ampleur de ce qu’il qualifie de fausses informations requiert une mise au point.
Tolotra Andrianalizah