Après deux semaines de procès à la Southwark Crown Court de Londres, l'affaire de Romy Andrianarisoa, ancienne directrice de cabinet de la présidence, a finalement pris fin avec un verdict retentissant. Le jury l'a reconnue coupable de corruption lors d'une audience tenue le 20 février. La sentence, qui scellera le sort de l'accusée, est prévue pour le 18 mars.
Cette affaire a tenu en haleine l'opinion publique depuis le début du procès de Romy Andrianarisoa le 6 février à la Southwark Crown Court. Accusée de corruption, elle a nié les faits jusqu'au bout, plaidant non coupable contrairement à son associé Philippe Tabuteau. Elle a déclaré devant le jury qu'elle souhaitait que la société Gemfields obtienne un permis d'exploitation minière au profit de Madagascar.
D’après les informations sur le site de la NCA, Romy Andrianarisoa a contacté la société en premier pour discuter d’éventuels contrats en usant de sa position de directrice de cabinet du président de la République. Phillipe Tabuteau a également participé aux négociations sans pour autant avoir un rôle formel au sein de la présidence. Le duo avait alors réclamé plus de 1.2 milliard d’ariary pour leurs services ainsi qu’une participation de 5% en capital des projets de Gemfields à Madagascar. Devant les agissements des deux associés, la société a alerté la National Crime Agency (NCA), ce qui a conduit à leur arrestation le 10 aout 2023 à Londres.  Â
La présidence a rapidement pris ses distances avec l'accusée dès l'éclatement de l'affaire, la limogeant avec effet immédiat et précisant dans un communiqué qu'elle s'était rendue à Londres dans le cadre d'un congé. Le procureur spécialisé en fraude au sein du Crown Prosecution Service (CPS), Thomas Short, cité par le site de la NCA, a qualifié Romy Andrianarisoa de « fonctionnaire corrompue qui a choisi de s'enrichir dans le cadre de ses fonctions publiques », soulignant ainsi la gravité des accusations portées contre elle.
Tolotra Andrianalizah