Les réactions du côté de la majorité affluent après la sortie médiatisée de la présidente de l’Assemblée nationale samedi.
Trahison. Imposture. La réponse ne s’est pas faite attendre de la part de la plateforme IRD (Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina) qui s’est donc dite trahie par la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa après sa nouvelle sortie très médiatisée de ce samedi. Des élus de la majorité ont d’abord tenu un point de presse au Motel Anosy dès la matinée de lundi pour réclamer une prise de responsabilité du bureau politique de l’IRD, la plateforme de la majorité dont la présidente de l’Assemblée nationale est issue. « Nous sommes contre les agissements de la présidente de l’Assemblée nationale et nous demandons au bureau politique de l’IRD de prendre des décisions », indique le député Philobert Milavonjy.
Déchéance
Quelques heures plus tard, ledit bureau national a convié la presse à l’Arena Ivandry pour confirmer la position de la plateforme. « On peut dire qu’il s’agit d’un crime de la part d’une élue que de renier les personnes qui ont voté pour elle. Elle fait tout pour semer la confusion au sein du pays », indique le communiqué lu, comme un symbole par trois femmes députées de l’IRD, Irmah Naharimamy, Lalao Rahantanirina et Jocelyne Maxime Rahelihanta. Sans préciser les mesures qu’elle va prendre, la plateforme glisse que des décisions s’imposent à l’encontre de Christine Razanamahasoa.
Le gouverneur de la région Analamanga Hery Rasoamaromaka et non moins secrétaire général du parti TGV, la principale formation de la plateforme IRD, avance l’article 72 de la Constitution qui parle de déchéance d’un député « qui dévie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire ». Une déchéance prononcée par la Haute cour constitutionnelle. En somme, les personnalités proches du pouvoir veulent ni plus ni moins que la tête de Christine Razanamahasoa à quelques semaines de la fin de son mandat.
Rappel des faits
Ce qui devrait être une cérémonie de présentation de vœux pour la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa s’est muée en tribune pour des propos hostiles au régime. Le discours de la principale intéressée a été sans équivoque. Elle a été particulièrement critique par rapport au bilan de l’exécutif soulignant notamment la faiblesse du pouvoir d’achat des Malgaches et la dégradation du niveau de vie en général dans le pays. Mais le summum de son discours aura été ses propos sur le mouvement de 2009 dont elle aura été l’une des artisanes quand elle évoque une déception au vu de la pauvreté actuelle qui sévit dans le pays, 15 ans après.
Tolotra Andrianalizah