Ancien ministre de l’environnement du Costa Rica, le PDG du Fonds pour l’environnement mondial indique que pour être couronnée de succès, la préservation de l’environnement a besoin de volonté et de cohérence.
Petit évènement au Novotel Alarobia. Carlos Manuel Rodriguez, le PDG du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), assiste au dialogue national dans le cadre du huitième cycle de programmation du FEM. Cet ancien ministre costaricien de l’Environnement et de l’énergie a partagé quelques clés du succès de la politique environnementale de son pays. Avant d’être propulsé à la tête du plus important fonds en faveur de l’environnement, Carlos Manuel Rodriguez a passé trois mandats dans ce département durant lesquels le Costa Rica a vu la superficie de ses forêts doubler, sa production d'électricité être à 100% renouvelable tout en triplant la taille de son économie.
« Ce qui m’a semblé être une grande réussite dans mon pays, c’est de générer davantage de cohérence politique au sein des institutions (…) ce dont nous avons besoin, c'est d'une plus grande cohérence entre les politiques nationales, les budgets nationaux et la planification nationale », lance Carlos Manuel Rodriguez. Chose qu’il n’a donc pas rencontré à Madagascar. « Vous avez un ministère de l'Environnement, un ministère de l'Agriculture, un ministère de l'Énergie et des Mines, vous avez des ministères qui gèrent de nombreuses ressources naturelles différentes sans planification adéquate ni compréhension commune des défis », poursuit-il.
200 millions de dollars
Le ministre de l’Environnement Max Fontaine se dit conscient de la nécessité pour le pays de fournir des efforts en interne avant de solliciter les aides internationales. Dans ce sens, il prend pour exemple l’engagement de Madagascar dans la Facilité pour la résilience et la durabilité du FMI assortie d’une douzaine de réformes qui concernent l’environnement. Grâce à ses efforts, le ministre estime qu’il est légitime que le pays se tourne vers les partenaires pour l’accompagner dans cette démarche.
Quoi qu’il en soit, Carlos Manuel Rodriguez souligne une volonté réelle de Madagascar d’avancer sur le front de la protection de l’environnement. Il salue au passage le dynamisme que fait preuve le jeune ministre malgache de l’Environnement. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de plaisanter sur la longévité de la collaboration entre Madagascar et le FEM. « Le FEM et Madagascar célèbre cette année leur 30ème année de collaboration. Je peux dire que cette collaboration est un peu plus âgée que moi », glisse le plus jeune ministre du gouvernement. Au cours de ces 30 années, Madagascar a pu bénéficier de plus de 200 millions de dollars de financement. Le huitième cycle du FEM qui a débuté en 2022 est actuellement à mi-parcours avec son enveloppe d’un peu moins de 60 millions de dollars. 48% de ce montant a été décaissé jusqu’ici.
Tolotra Andrianalizah