L’espoir est de mise du côté des acteurs dans la lutte contre la corruption avec la présentation de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025-2030. Espoir à modérer pourtant avec ce fléau qui sévit depuis des dizaines d’années.
Une nouvelle approche pour essayer d’éradiquer la corruption à Madagascar. Vendredi dernier, la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) 2025-2030 a été officiellement présentée au Novotel Alarobia. L’objectif est clair, c’est faire de Madagascar une île d’intégrité d’ici 2030, où la corruption ne sera plus un frein au développement durable. Le plus grand changement par rapport à la précédente SNLCC se trouve être l’approche. Avant, on créait des institutions anti-corruption en espérant que cela suffise. Aujourd’hui, l’idée est d’impliquer tout le monde. A noter que cette présentation est précédée par divers ateliers de concertations aux niveaux régional et national.
Lors de la cérémonie, la présidente du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité, l’entité stratégique de la lutte anti-corruption, Sahondra Rabenarivo, insiste sur les nouveautés de cette stratégie. Selon elle, l’un des points essentiels est que l’on ne se limite plus à créer des structures. Désormais, chaque entité doit jouer son rôle. Elle a également annoncé que la lutte contre l’impunité est l’un des axes prioritaires de la nouvelle stratégie. Son autre préoccupation, l’importance de l’avancement des dossiers en instance de mise en accusation d’anciens hauts dirigeants au niveau de l’assemblée. « On espère qu’il y aura enfin des mises en accusation. Je pense que même un seul peut faire trembler tout Madagascar, » s’exclame-t-elle.
Efforts
Pour rappel, quinze dossiers attendent la mise en accusation des députés. Sahondra Rabenarivo explique que ces dossiers sont bloqués depuis cinq ans. Avec la nouvelle composition de la chambre basse, doublée par la mise en place d’une commission spéciale se consacrant sur la mise en accusation, elle dit espérer que les choses avancent du côté de l'Assemblée nationale. Dernièrement, les quatre membres de la haute cour de justice (HCJ) venant de l’institution de Tsimbazaza ont prêté serment à la cour suprême d’Anosy. Ce qui complète le nombre des membres de la juridiction qui n’attend donc plus que la mise en accusation des parlementaires.
Présent lors de la cérémonie de présentation au Novotel Alarobia, le Premier ministre a dans un premier temps admis que beaucoup d’efforts restent à fournir afin de gagner la lutte. Il a cependant expliqué que l’entrée en vigueur de la nouvelle stratégie est un grand pas vers l’avant pour la lutte contre la corruption. Dans un second temps, le numéro deux du pays rappel que la technologie sera un levier majeur dans la lutte contre la corruption. Il met en exergue les efforts déjà fournis par l’administration Rajoelina sur la lutte. Selon lui, des réformes ont déjà permis d’économiser cent cinquante milliards d’ariary en cinq ans, des fonds qui auraient autrement été détournés. Il a cité en exemple la numérisation de la gestion des bourses scolaires et des salaires des enseignants. Des mesures similaires seront appliquées dans d’autres secteurs comme la fiscalité et la douane.
Ravo Andriantsalama