Suite aux décisions du président des États-Unis concernant l’augmentation des tarifs douaniers, le Canada se présente comme une perspective intéressante pour le commerce international malgache. La mission économique et commerciale au Canada pourrait servir de pont pour permettre aux entreprises malgaches d’intégrer le marché canadien, qui demeure actuellement ouvert.
« Avec les temps qui courent, il faut diversifier ses partenaires », a déclaré Faly Ramakavelo, représentant de l’université Vatel, lors de la cérémonie de lancement officiel de la Mission Économique et Commerciale au Canada (MECC) 2025 à Ankorondrano ce matin. Cette phrase sonne comme un avertissement pour les entreprises malgaches engagées dans le commerce international, en particulier après les décisions de l’administration Trump d’augmenter les taxes et droits de douane pour plusieurs pays à travers le monde. Les entrepreneurs malgaches, tout comme l’État, sont actuellement mobilisés afin de trouver une issue et de pouvoir poursuivre leurs activités commerciales en Amérique du Nord.
Dans cette optique, le Canada pourrait représenter une alternative potentiellement favorable pour ces entrepreneurs et leurs entreprises. La Chambre de Commerce et de Coopération Canada-Madagascar (CanCham), à travers la MECC, offre une perspective à la Grande Île. En effet, cette mission vise à promouvoir les produits malgaches par le biais de l’exportation vers le Canada. Du 28 avril au 10 mai prochains, 13 entreprises privées se rendront à Toronto et à Montréal, avec des passages prévus dans plusieurs autres villes canadiennes, dans le but de conquérir le marché nord-américain.
Durant leur séjour, ces entreprises visiteront des entreprises et des institutions canadiennes de référence pour des études comparatives et du réseautage. Elles participeront également à des événements pour promouvoir Madagascar comme destination d’affaires et d’investissement. Point culminant de ce voyage, cette délégation participera au Salon international de l’alimentation à Toronto du 29 avril au 1er mai.
Perspectives
Le Canada représente l’un des plus grands marchés mondiaux, et les taxes douanières y sont nettement moins élevées qu’aux États-Unis. Selon le directeur général du commerce au sein du ministère de l’Industrialisation et du Commerce, Isidore Razanakoto, « Madagascar fait partie de l’Organisation mondiale du commerce, et les règles douanières sont globalement les mêmes pour tous les pays. Pour le Canada, les taxes varient selon les types de produits, mais en général, elles se situent entre 5 % et 25 %, ce qui reste raisonnable. » Il est important de rappeler que, selon les nouveaux tarifs douaniers américains, certains produits en provenance de Madagascar vers les États-Unis devront s’acquitter des droits de douane de 47 %.
Outre le Canada, la Grande Île espère également d’autres solutions pour surmonter l’impasse causée par la décision américaine. Le DG du commerce explique que l’État malgache n’a cessé de rechercher des solutions depuis l’annonce de cette décision. Avec le sursis de quatre-vingt-dix jours accordé par Donald Trump avant l’application des nouveaux taux, l’administration Rajoelina peut explorer d’autres stratégies pour parvenir à un accord. « Plusieurs solutions ont déjà été débattues. Elles portent sur le dialogue, la révision des tarifs douaniers pour les échanges commerciaux internationaux et le renforcement des coopérations commerciales à l’échelle internationale, et surtout avec les États-Unis », a-t-il souligné.
Ravo Andriantsalama