Contrairement aux attentes, le Conseil des ministres du 7 mai a décidé qu'il n'y aura pas de Loi de Finances Rectificative (LFR) pour l'exercice 2025.
Selon le compte rendu officiel du Conseil, les données macroéconomiques et budgétaires à mi-parcours de l'année indiquent une stabilité du cadrage initial et une exécution conforme aux prévisions. Le gouvernement estime ainsi qu' « aucun écart majeur ne justifie une révision de la Loi de Finances" et que, par conséquent, "l'élaboration d'une Loi de Finances Rectificative ne s'avère pas nécessaire. »
Cette décision tranche avec l'opinion de certains parlementaires, à l'instar du député élu dans le district de Betafo, Livasoa Moratiavina Randriatahinamalala. Ce matin à Tsimbazaza, ce dernier souligne la nécessité d'un examen de la LFR, notamment pour intégrer les conventions signées lors de la visite d'État du président français Emmanuel Macron et les engagements pris lors du sommet de la Commission de l'Océan Indien (COI), qui ne figurent pas dans la Loi de Finances Initiale (LFI). « Il y a des choses à rectifier d'autres à ajouter, et des éléments à ajuster dans la ligne budgétaire de la loi de finance initial. Nous sommes étonnés, et nous appelons à ce qu’une loi de finance rectificative soit adoptée afin de pouvoir ajuster le budget, » déclare-t-il.
Impacts
Le député de Betafo a exprimé son inquiétude quant aux potentielles conséquences négatives de cette absence de révision budgétaire sur l'économie et le plan social. Selon lui, le non-enregistrement de ces accords importants dans le budget pourrait freiner certains développements et opportunités pour le pays. « Cela détermine le pouvoir d'achat, et d'autre part, les fonctionnaires espéraient une révision du budget afin d’augmenter leur salaire, car cela fait des années qu'il n'y a pas eu d’augmentation. Ils espéraient aussi un changement, mais rien n'a changé, ce qui a des conséquences, car les fonctionnaires, qui sont des employés de l'État, sont moins motivés, à améliorer la qualité du service public. Mais lorsqu'ils ne sont pas motivés pendant plusieurs années, alors que le coût de la vie ne cesse d'augmenter, on sait tous que les choses peuvent dégénérer, » a-t-il poursuivi.
La décision du gouvernement de maintenir le cap sur la LFI initiale repose sur la confiance dans la stabilité actuelle des indicateurs économiques et budgétaires. Cependant, dans un communiqué publié hier, la banque centrale a augmenté ses taux directeurs, ce qui signifie qu’il y a en ce moment une tendance inflationniste grandissante.
Ravo Andriantsalama