Face à l'insécurité croissante exacerbée par deux meurtres sordides de jeunes filles dans la capitale, la Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance (PFCE) lance un cri d'alerte. La procureure de la République du Tribunal de Première Instance (TPI) et le chef de la brigade criminelle d'Anosy ont également fait des déclarations.
Deux homicides atroces en l'espace de quelques semaines ont plongé Antananarivo dans la consternation. Fin avril, la découverte du corps mutilé et sans vie de la petite Tricha avait choqué le pays. Moins de quinze jours plus tard, c'est la famille de la petite Raissa qui a fait une découverte macabre sous une dalle de toilettes : leur fille, entassée dans un sac, dévêtue et le corps couvert d'hématomes.
Face à ces drames, les soixante-six organisations de la société civile regroupées au sein de la Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance (PFSCE) expriment leur indignation. Dans un communiqué publié hier, ces soixante-six OSC se disent interpellées « par les menaces de mort proférées à l’encontre de deux autres personnes, possiblement des mineurs, dans l’affaire Raissa ».
Face à ce que la plateforme considère comme une urgence, elle appelle l’État à ouvrir des enquêtes transparentes et rapides afin de traduire en justice les auteurs de ces actes. La plateforme exhorte également la justice à adopter la plus grande sévérité dans le traitement de ces affaires, et les forces de l’ordre à renforcer leur présence et leurs actions pour la protection des enfants. La PSFCE appelle également à la solidarité des organisations de la société civile pour prévenir et mettre fin à la violence à l’encontre des enfants.
Enquêtes
Parallèlement, le ministère de la Justice, par la voix de la procureure de la République près du tribunal de première instance d’Antananarivo, Narindra Navalona Rakotoniaina, a annoncé hier soir dans une vidéo que les prévenus arrêtés dans l’affaire Raissa seraient déférés au parquet ce jour et que la justice travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre. « Les forces de l’ordre mènent actuellement une enquête approfondie, et certaines personnes ont déjà été arrêtées et sont en cours d’interrogatoire. Les recherches se poursuivent cependant pour retrouver les personnes soupçonnées d’être directement ou indirectement impliquées dans ces deux affaires », a-t-elle souligné. « Concernant le meurtre de Raissa, les suspects seront déférés au parquet demain (aujourd’hui) [ndlr]. Il est important de noter que le tribunal empêche toute tentative de libération d'urgence des prévenus », a-t-elle poursuivi.
À ses côtés lors de la vidéo d’hier, le chef de la brigade criminelle d'Anosy, le commissaire Manampison Ratojonirina, a affirmé que l’enquête se poursuit à ce jour et que la brigade travaille en collaboration avec des collègues de la police nationale. Selon lui, « La brigade criminelle ne travaille pas seule sur ces affaires. D’autres brigades spécialisées au sein de la Police nationale nous assistent dans cette mission, notamment la PMPM (Police des Mœurs et de la Protection des Mineurs) ainsi que la brigade de la cybercriminalité. » Il a également appelé à la collaboration de tous les citoyens : « Nous sollicitons la collaboration de la population, en particulier de ceux qui pourraient détenir des informations, car cela est essentiel pour mener une enquête complète et parvenir à faire toute la lumière sur ces affaires », a-t-il affirmé.
Ravo Andriantsalama