La rumeur d'une possible motion de censure des députés contre le gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay, largement discutée en coulisses depuis plusieurs jours, prend une nouvelle tournure. Le week-end dernier, le président de l'Assemblée nationale, Justin Tokely, a catégoriquement réfuté l'existence d'une telle procédure.
« Le peuple malgache, y compris les parlementaires, est derrière vous, Monsieur le Président », a déclaré Justin Tokely samedi dernier à Nosy Be. Par ces mots, le président de l'Assemblée nationale a non seulement cherché à démentir les rumeurs de motion de censure circulant à Tsimbazaza depuis quelques jours, mais aussi à affirmer la « dévotion » des parlementaires de la chambre basse envers le président de la République. Selon ses dires, malgré la rumeur, il n'y aura pas de motion de censure du gouvernement, du moins pas de la part des députés issus de la majorité présidentielle (IRMAR).
« Des rumeurs circulent concernant une motion de censure à l'Assemblée nationale. En démocratie, une motion de censure est une démonstration de rapport de force. Cependant, puisque votre parti, Monsieur le Président, détient la majorité à l'Assemblée, il n'y a pas de place pour une telle initiative. Si un ou deux députés envisagent cette perspective, cela relève d'un problème personnel et ne remet pas en question la vie politique du parti », a affirmé l'ancien ministre de l'Intérieur, sous les acclamations d'une foule attentive à Nosy Be.
Mystère
Les propos du président de la Chambre basse interviennent pourtant après ceux du député Gascar Fenosoa, élu dans le district de Tana III, qui avait affirmé avoir été approché par des députés proches du pouvoir. Le 16 mai dernier, alors que la rumeur de la possible motion de censure battait son plein, l'ancien journaliste avait fait une annonce fracassante : « Je fais partie des députés que certains ont approchés. Pour le moment, il n’y a pas encore de collecte de signatures, mais il y a du lobbying entre les pros-régime et les députés indépendants. Ce sont les députés proches du régime qui s’en chargent. »
Le mystère reste donc entier concernant cette éventuelle motion de censure émanant de l'Assemblée. D'autant plus que les députés disposent encore d'environ un mois pour la première session ordinaire. Outre les discussions sur une motion de censure, les parlementaires de la chambre basse ont des échéances importantes à l'ordre du jour de cette session. En première ligne figure le très attendu « face-à -face » avec le gouvernement, prévu les 12 et 13 juin prochains. Parallèlement, l'opposition attend toujours de savoir si son ordre du jour concernant l'interpellation de certains ministres sera finalement validé.
Ravo Andriantsalama