Une nouvelle tarification en vue. Depuis l'entrée en vigueur de la loi 2017-020, qui a ouvert le marché à la concurrence, des producteurs privés opèrent aux côtés de la compagnie nationale (JIRAMA) dans la production et la distribution d'électricité, notamment dans les zones rurales où plusieurs opérateurs contribuent à l'électrification.
L'absence d'un cadre réglementaire clair sur la fixation des tarifs de l'électricité a engendré des disparités notables. Chaque opérateur applique actuellement ses propres tarifs, ce qui peut avoir des répercussions importantes sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Pour tenter d’y remédier, un atelier s'est tenu hier et avant-hier au Louvre Antaninarenina, réunissant le ministère en charge de l'Énergie, des partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale. L'objectif était de recueillir les avis des diverses parties prenantes afin d'ajuster un projet de texte. Ce processus de dialogue vise à harmoniser les visions et à affiner le document avant sa soumission au conseil des ministres, prévue vers le mois de septembre.
L'État a décidé d'élaborer une législation spécifique sur les modalités de fixation des tarifs de l'électricité. Un consultant international, reconnu pour son expertise dans ce domaine, a été recruté pour appuyer ce processus. Il travaille depuis plus d'un an à la préparation d'un projet de réforme tarifaire visant à instaurer un tarif réglementé, qui prendra en compte la consommation réelle des clients.
Une réforme pour tous les opérateurs
La réforme envisagée concerne l'ensemble du secteur, incluant aussi bien les opérateurs privés que la JIRAMA. Elle vise à mettre en place un système tarifaire basé sur la réalité des coûts de production, tout en restant accessible aux ménages. Contrairement à certaines interprétations, il ne s'agit pas simplement d'augmenter ou de baisser les prix, mais de les ajuster de manière équitable, en fonction des installations et des charges spécifiques à chaque fournisseur. En d'autres termes, seul le coût réel de production sera répercuté sur le client final, ce qui permettrait de garantir une plus grande transparence dans la facturation de l'électricité.
Dans ce contexte, le gouvernement a également mandaté un consultant pour élaborer un plan de redressement de la JIRAMA, dont la trésorerie est actuellement sous pression. Ce plan vise à améliorer la gestion financière de la société nationale, mais aussi à renforcer la qualité du service rendu aux usagers.
Enfin, la fixation du prix du kilowattheure ne se fera pas de manière arbitraire. Elle prendra en compte les investissements et les charges supportées par chaque opérateur. Cette approche technique vise à instaurer un système tarifaire plus juste, durable et cohérent avec les réalités économiques du pays.
Ravo Andriantsalama