La résolution des problèmes de la JIRAMA semble encore loin d’aboutir. En difficulté depuis plusieurs années, la compagnie nationale d’approvisionnement en eau et électricité est actuellement en cours de restructuration. Certains craignent que cela mène à une privatisation. Une hypothèse que la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a formellement démenti ce matin.
Une recommandation de la Banque mondiale. Interrogée à l’Assemblée nationale sur un éventuel changement de statut de la JIRAMA, la ministre a précisé qu’il s’agissait d’une recommandation de la Banque mondiale. Bien qu’une restructuration soit en cours, elle a assuré qu’il n’était pas question de privatiser entièrement la compagnie.
Cependant, selon les nouvelles dispositions acceptées par l’État malgache, la JIRAMA deviendra une société anonyme à participation de l’État. À sa sortie de la salle, après une réunion à huis clos avec les députés, réunion convoquée à l’initiative de ces derniers, la ministre a précisé « jusqu’à présent, il n’a jamais été question de privatiser la JIRAMA. Mais le changement de statut de cette société fait partie des recommandations de nos bailleurs. Nous savons tous que la Banque mondiale investit beaucoup pour soutenir la JIRAMA, et c’est pour cette raison qu’elle demande cette transformation. »
Une solution
Selon la ministre, c’est dans cette optique que l’État aurait accepté la recommandation. Elle souligne néanmoins que la restructuration ne peut s’opérer en un laps de temps réduit « La restructuration de cette société demande du temps. On ne peut pas, dès maintenant, trancher sur des questions comme la privatisation. »
Elle précise également que le passage au statut de société anonyme ne signifie en rien que la JIRAMA devient une propriété privée. « L’objectif est de permettre à la société de gérer plus librement ses finances afin de faciliter le processus de restructuration. Le but ultime est de redonner à la JIRAMA sa valeur d’antan », explique-t-elle.
En attendant, les coupures d’eau et d’électricité continuent dans plusieurs quartiers de la capitale, ainsi que dans la périphérie et d’autres grandes villes du pays. Pour répondre aux besoins urgents, deux groupes électrogènes de 150 mégawatts chacun sont prêts à être déployés depuis Toamasina afin de renforcer l’approvisionnement de la capitale.
Aperçus dans l’est du pays ces derniers jours, leur transport jusqu’à Antananarivo rencontre des difficultés logistiques. D’après certaines sources, leur acheminement nécessite une réhabilitation préalable de la route nationale numéro deux. La ministre a toutefois précisé que « le transport de ces groupes électrogènes, bien que coûteux, est déjà intégré dans le budget de l’État. »
Ravo Andriantsalama
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