La lutte contre le blanchiment d'argent, menée par le Service de Renseignements Financiers (SAMIFIN), s'élargit pour inclure divers secteurs, notamment les nouvelles technologies. Le lancement de cette nouvelle phase a débuté à Anosy, marquant une évolution significative dans la stratégie nationale.
Quatre points principaux feront l'objet d'une attention particulière dans la continuité des efforts contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Il s'agit notamment des activités des actifs virtuels et prestataires de services sur actifs virtuels. L'abus des Organismes à But Non Lucratif (OBNL) à des fins de financement du terrorisme. L'utilisation abusive des personnes morales à des fins de blanchiment ou de financement du terrorisme. Les cas d'évasion des sanctions financières ciblées liées au financement de la prolifération.
Ainsi, l'évaluation des menaces potentielles liées à ces quatre points de vigilance a officiellement commencé ce mercredi à Anosy, marquant un tournant dans la stratégie nationale de lutte contre la criminalité financière à Madagascar. L'objectif de ces travaux est de formuler des actions recommandées pour réduire les risques identifiés, ainsi que d'améliorer les mécanismes de détection et de répression. Les résultats issus de ces analyses définiront les mesures concrètes à entreprendre, les réformes juridiques et institutionnelles à mettre en place, et le suivi de leur progression.
Analyses
Cependant, une nouveauté retient particulièrement l'attention : la surveillance des cryptomonnaies et de la création d'entreprises en ligne. Selon le directeur général du SAMIFIN, Mamitiana Rajaonarison, ces outils numériques constituent désormais des moyens modernes de blanchiment d'argent. Il a souligné l'ampleur du phénomène. « Les Malgaches utilisent déjà ces moyens. D’après les statistiques que j’ai obtenues récemment auprès de l’ONUDC, environ 100 millions de dollars de cryptomonnaies circulent chaque mois à Madagascar. Or, il n’existe encore aucune loi spécifique à ce sujet. C’est pour cela que nous menons une analyse de risques : jusqu’à quel point cela peut aller, quels sont les risques, car cela peut servir au financement du terrorisme, au blanchiment »
Bien que le SAMIFIN assure le lead technique de ces analyses, les secteurs concernés sont étroitement associés au processus, dans une logique de collaboration et de coresponsabilité, garantissant une approche holistique et efficace dans la lutte contre ces fléaux financiers.
Ravo Andriantsalama