Lors du lancement du nouveau plan stratégique de la Cour des comptes à la cour suprême Anosy ce matin, le président de l’institution, Jean de Dieu Rakotondramihamina, a rappelé avec insistance que les priorités de l’État doivent impérativement s’aligner sur les attentes réelles des citoyens. Un message fort dans un contexte où les finances publiques font l’objet d’un examen accru.
« Les investissements doivent aller là où la population en a réellement besoin », martèle le président de la Cour des comptes. Le rôle de la Cour, souligne-t-il, n’est pas de critiquer pour critiquer, mais bien d’éclairer les choix publics. « Nous sommes à la fois un organe de contrôle et de conseil. Nous faisons des recommandations, mais c’est à l’État de décider quand et comment les mettre en œuvre », précise-t-il. Le nouveau plan stratégique, fruit d’une large concertation avec les partenaires techniques et financiers, la société civile, l’université et l’État lui-même, marque une volonté de renforcer l’efficacité des missions de la Cour. Il s’appuie sur l’évaluation du précédent plan (2020 – 2024), avec pour ambition de corriger les failles identifiées tout en consolidant les acquis.
Des priorités claires Parmi les priorités de ce nouveau plan stratégique, figurent le renforcement des compétences des auditeurs, ainsi que la consolidation de l’indépendance de la Cour sur les plans institutionnel, budgétaire et administratif, condition nécessaire pour garantir une meilleure gestion des deniers publics. « Ce processus ne peut pas se faire dans la précipitation. L’indépendance ne se décrète pas, elle se construit progressivement », insiste Jean de Dieu Rakotondramihamina. S’il reconnait qu’il n’existe pas de gestion publique « 100 % propre », il note tout de même des avancées.
Sur le dossier de la JIRAMA, par exemple, la Cour a mené un audit dont les recommandations ont été partiellement suivies, en vue d’améliorer la qualité des services offerts aux usagers. À travers ce plan stratégique, la Cour des comptes veut affirmer son rôle d’acteur de la bonne gouvernance, en appelant à une meilleure orientation des ressources publiques vers les priorités essentielles : les besoins réels du peuple malgache.
Ravo Andriantsalama