Les Organisations de la Société Civile (OSC) interpellent une fois de plus les autorités. Elles estiment que leur voix n'est pas suffisamment prise en compte par les dirigeants publics, alors même qu'elles sont en première ligne face aux urgences environnementales, sociales et économiques du pays.
Les OSC dénoncent un manque d’écoute de la part de certaines institutions étatiques. Elles déplorent également des réponses gouvernementales souvent cloisonnées et parfois trop tardives, alors que les enjeux, qu'ils soient environnementaux, liés aux droits humains ou au développement local, sont profondément interdépendants. Les organisations réclament ainsi un dialogue structuré et permanent avec les ministères et les décideurs publics afin de co-construire des politiques plus inclusives.
Louis Razafimanandraibe, président national du Tafo Mihaavo, lance un appel clair : « Nous appelons l’État à renouer un consensus, à la fois avec la population et avec les organisations de la société civile, en évitant une approche directive. Nous sommes prêts à apporter nos contributions pour améliorer la gestion des terres. »
Un constat partagé par Jocelin Andrianambinina, Directeur Exécutif du Five Menabe, qui insiste sur l'importance de la collaboration. « Je tiens à souligner l’importance du cercle de coalition. Il permet d’éviter les divergences de traduction ou d’interprétation, et de favoriser un engagement commun. C’est dans cette optique que nous faisons appel aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF), aux citoyens, aux ONG internationales, et surtout à l’État », affirme-t-il.
Des ministères plus ouverts que d'autres
Malgré ces blocages, certaines institutions font figure d’exception, selon Harijaona Andriamoraniaina de Rohy. « Il existe de grandes différences dans la manière de communiquer selon les ministères. Certains dirigeants, comme ceux du ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue, se montrent plus ouverts aux échanges, notamment dans la mise en place et l’élaboration des politiques de gouvernance nationales. En revanche, d’autres ministères restent fermés au dialogue », explique-t-il.
La société civile malgache le rappelle qu’aucun progrès durable n’est possible sans concertation. Pour construire un avenir juste et équitable, les voix locales doivent impérativement être entendues. Les OSC visent à valoriser les initiatives citoyennes et à renforcer leurs capacités de plaidoyer. L’ambition est claire, c’est de co-construire des politiques publiques justes, équitables et inclusives, qui soient véritablement à l’écoute des réalités du terrain.
Ravo Andriantsalama