Ce n’était pas une simple intoxication, mais bien un empoisonnement alimentaire qui a causé la mort de plusieurs personnes à Ambohimalaza. C’est la version officielle du gouvernement, confirmée hier après-midi lors d’une conférence de presse tenue au Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA) Ampefiloha, suite au drame survenu lors d'une fête d'anniversaire.
« Je suis formelle, il y a eu empoisonnement », a déclaré le ministre de la Santé Publique, le Professeur Zely Andriamanantany, hier après-midi à l'hôpital HJRA Ampefiloha. Pour les membres du gouvernement, le drame qui s'est produit samedi dernier dans un espace événementiel à Ambohimalaza, lors d'une fête d'anniversaire d'une étudiante universitaire, n'était pas fortuit. Les autorités ont confirmé qu’il s’agissait d’un empoisonnement intentionnel, qualifié de crime, à la suite des premières analyses effectuées sur les prélèvements. Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte pour faire toute la lumière sur les faits et identifier les responsables.
Selon le ministre de la Santé Publique, un poison toxique contenu dans les donuts serait à l’origine de cet empoisonnement. Il a également insisté sur la gratuité totale des soins dispensés aux victimes de l’empoisonnement à l’hôpital CHUJRA Ampefiloha. Il a averti que toute tentative de facturation ou d’extorsion envers les familles des victimes fera l’objet de sanctions immédiates.
Le ministre délégué à la Gendarmerie Nationale, le Général Andry Rakotondrazaka, a expliqué que jusqu'à présent, cinq personnes ont été interpellées dans cette affaire et placées en garde à vue au Toby Ratsimandrava. « L’enquête avance à grands pas et le fait que l’empoisonnement ait été prouvé marque un nouveau tournant dans nos investigations. Nous trouverons très vite les réponses à tous les questionnements et ferons une grande annonce sous peu », a-t-il affirmé.
Des victimes au-delà de la liste des invités
De son côté, le ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC), par l’intermédiaire de la direction de la protection des consommateurs (DPC) a mené une enquête approfondies sur les produits alimentaires ou ingrédients suspects lors de la fête. Selon les explications d’Ando Ravelonarivo, DPC au sein du MIC il y a de cela quelques jours, les enquêtes approfondies seront déterminant pour la suite de l’affaire. Pas plus tard qu’hier, les autorités avance la thèse de « l’empoisonnement criminel ».
Pour rappel, sur la soixantaine de personnes présentes à la réception de samedi dernier, seules 35 figuraient sur la liste des invités. Pourtant, le nombre de victimes est bien plus important et ne se limite pas aux personnes présentes sur les lieux, car certaines ont rapporté des restes d’aliments chez elles, ce qui a entraîné une multiplication des cas. Selon le compte rendu du Conseil des Ministres de mercredi, vingt personnes ont jusqu’ici péri des suites de la fête, mais des dizaines d’autres sont toujours en observation dans divers centres hospitaliers, dont le CHUJRA Ampefiloha.
Les cas similaires signalés dans les régions d’Atsinanana et de Boeny doivent être distingués de celui d’Antananarivo, a précisé la porte-parole du gouvernement, Mara Volamiranty Donna. Néanmoins, elle a ajouté que les autorités ont d’ores et déjà pris les mesures nécessaires pour prendre en charge les personnes intoxiquées, grâce au fonds d’urgence sanitaire mobilisé pour faire face à ce type de situation.
Ravo Andriantsalama