Alors que la tension monte entre Téhéran et Tel-Aviv, Madagascar prend position. Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères appelle à une désescalade immédiate et réaffirme son attachement au règlement pacifique des différends. Le pays alerte également sur la nécessité de protéger les civils et de garantir l’accès humanitaire.
« Madagascar condamne toute attaque visant des civils et appelle au retour au calme dans l’intérêt de la paix internationale. » Le ministère des Affaires étrangères dit suivre de près l’évolution préoccupante de la situation entre la République islamique d’Iran et l’État d’Israël. Face à l’escalade militaire dans cette région déjà marquée par des décennies d’instabilité, Madagascar alerte sur les risques d’un embrasement régional et appelle à une désescalade urgente. Dans un communiqué diffusé hier, le gouvernement malgache exprime sa « profonde préoccupation » face à la tournure des événements. Il y est également rappelé l’importance du dialogue et de la diplomatie pour la résolution des différends.
« Madagascar réaffirme son attachement au règlement pacifique des conflits, dans le respect des résolutions pertinentes des Nations Unies », souligne le ministère. Le pays plaide pour le respect du droit international humanitaire, la protection des populations civiles ainsi que l’accès sécurisé à l’aide humanitaire. Tout en condamnant fermement les attaques visant les civils, Madagascar s’aligne sur les initiatives régionales et internationales qui cherchent à éviter une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire au Moyen-Orient.
Suivi diplomatique
Si le pays ne dispose d’aucune représentation diplomatique directe ni en Iran ni en Israël, le ministère assure maintenir le lien avec ses ressortissants à travers des canaux de relais. Croisée ce matin au Novotel Alarobia, Lanto Rahajarizafy, directeur générale du Partenariat au développement et de la diaspora au sein du MAE, indique que des consignes de vigilance ont été transmises. « Nous encourageons les Malgaches en Israël à rester en contact avec l’ambassade de Madagascar en France, qui couvre ce pays, ou à s’adresser directement à notre direction de la diaspora ici à Antananarivo. Quant à ceux qui vivent en Iran, ils peuvent se rapprocher du consulat malgache présent sur place », précise-t-elle.
Aucun cas de demande de rapatriement n’a cependant été enregistré jusqu’ici. Toutefois, le ministère affirme suivre la situation de manière continue. « Pour le moment, personne n’a demandé à rentrer, mais nous restons en alerte. Et comme à chaque situation de crise, nous examinons les possibilités de coopération avec des pays partenaires pour assurer un éventuel retour, si cela devenait nécessaire », ajoute la responsable.
S’agissant du nombre de ressortissants malgaches présents dans les deux pays, les chiffres restent approximatifs. « Nous n’avons pas encore d’estimation précise. En Iran, la communauté malgache est principalement composée d’étudiants. En Israël, nous ne disposons pas encore de données fiables », explique Lanto Rahajarizafy. Le ministère invite une nouvelle fois les ressortissants à faire preuve de prudence et à maintenir le lien avec les autorités compétentes.
Ravo Andriantsalama