Sept mois après les élections municipales et communales du 11 décembre 2024, des contentieux électoraux continuent de secouer certaines localités de Madagascar. Cette semaine, c’est le résultat de l’élection dans la commune de Bekopaka, district d’Antsalova, qui a créé la polémique, ravivant les tensions et la colère des habitants.
Un maire élu, puis annulé par le Conseil d'État. Pour rappel, les résultats d’une élection peuvent être contestés si les parties prenantes introduisent un recours après la proclamation officielle. C’est précisément ce qui s’est passé dans la commune de Bekopaka. Jean Baptiste Franklin Miandrizoky, ancien maire entre 2015 et 2020 et candidat du groupement IRMAR lors des dernières communales, avait été officiellement proclamé élu victorieux par le tribunal administratif de Mahajanga. Pourtant, ce résultat a été contesté et finalement annulé par le Conseil d’État.
Un partisan de Jean Baptiste Franklin Miandrizoky a exprimé son incompréhension et celle des habitants : « Il a gagné lors du scrutin local, selon les résultats donnés par la SRMV (Structure de Recensement des Matériels et des Voix). Il a aussi été déclaré vainqueur par la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante). Enfin, il a encore été confirmé comme élu par le tribunal administratif de Mahajanga, à travers la proclamation officielle des résultats. Il a déjà procédé à la passation de service et exercé ses fonctions pendant quelques mois. Mais à la surprise générale des habitants de Bekopaka, leur choix a été annulé par une décision du Conseil d’État rendue publique le mercredi 25 juin dernier. »
Le Conseil d'État annule après appel
Mais comment un candidat déjà officiellement proclamé élu peut-il être contesté ? En fait, après la proclamation par le tribunal administratif, les électeurs de la circonscription concernée, les autres candidats ou les membres de leurs équipes peuvent encore faire appel. C’est ce qui s’est produit ici : un recours a été déposé devant le Conseil d’État, qui est la juridiction suprême après le tribunal administratif. C’est cette instance qui a finalement tranché en annulant l’élection.
Le motif exact de cet appel, selon le même partisan de Jean Baptiste Franklin Miandrizoky, concerne un bureau de vote : « [Le motif de l'appel était que] les voix données à l'élu provenaient d'un bureau de vote qui aurait dû être invalidé, mais en réalité, les voix de l'élu auraient été attribuées au candidat non élu. En d'autres termes, ils prétendent qu'il y a eu une inversion de résultats, ce qui n'est pas possible et c'est ce qui met les habitants en colère actuellement. »
Toujours selon ce partisan, une partie de la population de Bekopaka a manifesté son mécontentement depuis hier, exprimant son désaccord face à cette décision inattendue et tardive.
Ravo Andriantsalama