La coopération entre les collectivités des îles de l’océan Indien franchit une nouvelle étape. C’est dans la capitale malgache qu’a été donné le coup d’envoi, ce lundi, de la rencontre annuelle des villes et collectivités membres de cette dynamique régionale.
Les représentants des grandes villes des Comores, de l’île Maurice, de Mayotte, de La Réunion, des Seychelles, et bien entendu d’Antananarivo, hôte de cette édition, ont répondu présents. Des représentants de nombreuses communes de Madagascar complètent cette mosaïque de visages venus partager expériences et projets.
La rencontre, prévue sur deux jours, se veut plus qu’un simple rassemblement. Elle ambitionne de forger une feuille de route commune pour les années 2026 et 2027. « Nous faisons face à des défis similaires, que ce soit en matière d’urbanisation, d’environnement ou de gestion des ressources », a souligné Harilala Ramanantsoa, maire de la ville d’Antananarivo. D’où l’intérêt de miser sur une coopération de proximité : partage d’expériences, mise en commun des compétences, échanges sur les outils de gestion urbaine, sans oublier l’ouverture à des partenariats techniques et financiers.
Des retombées concrètes, des projets porteurs
Créée en 1990 à Antananarivo, l’association des villes et collectivités de l’océan Indien n’en est pas à son coup d’essai. Des résultats ont déjà été obtenus dans plusieurs villes, à l’instar de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte. Son maire, Ambdilwahedou Soumaila, en témoigne : « Nous avons une richesse extraordinaire, et il faut la protéger. Cela passe par le partage de connaissances, l’expertise, et surtout par des projets communs à fort impact. »
Il cite notamment la valorisation des déchets, transformés en ressources et en emplois, comme un des effets bénéfiques de l’adhésion à l’association. Une démarche qui entre de plein pied dans les logiques d’économie circulaire et de développement durable, si cruciales pour les territoires insulaires souvent exposés aux risques climatiques et environnementaux.
Cette rencontre annuelle veut s’inscrire dans une forme de diplomatie décentralisée. Les villes, par leur coopération directe, deviennent actrices à part entière de l’intégration régionale. Et au-delà de la proximité géographique, c’est l’humanisme partagé, la solidarité entre territoires vulnérables, qui s’exprime ici. La suite des travaux est attendue ce mardi, avec l’adoption de la feuille de route et la formulation de propositions concrètes à adresser aux bailleurs et aux partenaires régionaux.
Ravo Andriantsalama