Un accord de principe pour la construction de la toute première école supérieure de cinéma et d’effets spéciaux a été signé à l’Hôtel de ville d’Antananarivo. Baptisé « Kolosary », ce projet inédit vise à structurer la filière audiovisuelle et à offrir une formation aux standards internationaux aux futurs cinéastes malgaches.
C’est dans la salle d’apparat de l’Hôtel de ville d’Analakely que le maire de la capitale, Harilala Ramanantsoa, a officialisé cet après-midi la signature de l’accord de principe pour la création de ce futur établissement. « La signature a été organisée ici à Analakely car c’est un projet qui porte une ambition nationale et même régionale », a souligné le maire.
Selon elle, l’objectif est clair : doter la Grande île d’une école de cinéma « aux normes internationales », comparable à celles existant en Europe. « Cette école offrira les mêmes standards de formation que l’École de cinéma de Montpellier », a-t-elle assuré.
Le projet a été baptisé « Kolosary », un mot symbolique qui porte la promesse d’un nouveau chapitre pour le cinéma malgache. Laza, figure reconnue du court-métrage et coordinateur de l’initiative, a salué la confiance du maire. « Nous tenons à remercier la Commune urbaine d’Antananarivo pour sa vision et son engagement pour la culture. Kolosary formera une première promotion de 150 étudiants. Ils suivront trois ans de cours et obtiendront une licence. Ceux qui le souhaitent pourront poursuivre en master à Montpellier, grâce à des partenariats établis avec plusieurs écoles en France », a-t-il expliqué.
« Kolosary », un nom pour le renouveau du 7e art
Si l’accord a été signé au centre-ville, c’est sur le site d’Antsonjombe que l’école devrait sortir de terre. Le lancement des travaux est prévu dès cette année, une fois le feu vert obtenu de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), principal partenaire technique et financier du projet. « Le projet est déjà au bureau permanent de l’AIMF pour validation. C’est grâce à cette coopération avec nos partenaires techniques et financiers que ce rêve peut devenir réalité », a précisé Harilala Ramanantsoa.
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 « Kolosary » ne se limite pas à un simple programme académique. Selon ses promoteurs, l’école reposera sur trois piliers : une formation diplômante de trois ans, un pôle tournage destiné à accueillir des productions de grande ampleur pour créer des opportunités professionnelles pour les étudiants, et un soutien aux événements culturels organisés avec la Commune urbaine d’Antananarivo pour « faire vivre la culture au quotidien ».
Ce projet marque une étape historique pour l’audiovisuel malgache. « Le cinéma malgache existe depuis 1937. Mais il aura fallu attendre 2025 pour qu’une école supérieure voie enfin le jour. Nous espérons qu’elle sera une fierté pour tout l’océan Indien », a affirmé Laza.
Derrière ce chantier, l’enjeu est aussi économique : créer une filière créative et des débouchés pour la jeunesse, à l’heure où Madagascar veut diversifier ses secteurs porteurs.
Si tout se déroule comme prévu, la première rentrée pourrait avoir lieu dans peu de temps. D’ici là , la capitale entend bien mettre le 7e art à l’honneur et rappeler qu’à Madagascar, le cinéma n’est pas seulement un rêve de grand écran, mais aussi un métier d’avenir.
Ravo Andriantsalama