Le sixième arrondissement d’Antananarivo se dote d’un centre pilote dédié à la prise en charge sanitaire et psychosociale des femmes victimes de violences basées sur le genre. Inauguré ce matin, le centre marque une étape clé pour la municipalité et ses partenaires internationaux.
Sous l’égide du maire de la capitale, Harilala Ramanantsoa, et de la députée du sixième arrondissement, Tantely Razanamandimbisoa, le tout premier centre de santé intégré (CSI) de la capitale a ouvert ses portes ce matin à Ambohimanarina.
Ce nouvel établissement dispose de trois salles de consultation générale, d’un service de dentisterie, d’une maternité, d’une pharmacie et d’une brigade féminine de proximité, spécialement mobilisée pour l’écoute et l’accompagnement des femmes victimes de violences basées sur le genre (VBG). « Ici, il y a non seulement des soins, mais aussi un véritable accompagnement des victimes », a souligné le maire Harilala Ramanantsoa lors de son allocution inaugurale.
« Lorsque le projet a démarré en 2022, Ambohimanarina a été choisi car toutes les conditions étaient réunies », a expliqué la députée Tantely Razanamandimbisoa.
Le quartier manquait cruellement d’infrastructures de santé adaptées, notamment pour la maternité. « Beaucoup d’enfants naissent ici sans acte de naissance faute de structure adéquate. De plus, le quartier est particulièrement touché par diverses formes de violences envers les femmes et les enfants », a-t-elle détaillé.
Pilote
Le centre a vu le jour grâce à un budget d’un peu plus de 400 000 euros, financé à 80% par l’Association internationale des maires francophone AIMF. La Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) a pris en charge les 20% restants. Pour l’Union européenne, ce projet s’inscrit dans une approche territoriale qui vise à répondre directement aux besoins des populations locales. « Ce n’est pas notre premier projet contre les VBG, mais c’est le premier qui adopte une telle approche de proximité », a rappelé le représentant de l’UE sur place.
Pour Frédéric Vallier, délégué général de l’AIMF, ce CSI représente « un symbole d’espoir » pour les victimes de violences. « C’est le premier que nous finançons à Antananarivo. Nous avons des projets similaires au Burundi ou au Togo, mais celui-ci est exemplaire car il s’est concrétisé rapidement grâce à la coopération avec la CUA », a-t-il salué.
Le maire Harilala Ramanantsoa a annoncé que ce centre pilote s’accompagnera du renforcement des CSB existants, de la formation continue des personnels de santé et d’un engagement pour que plus jamais les habitants ne manquent de soins ni de médicaments.
« Ce centre est un espace sûr et pluridisciplinaire, notamment pour les femmes. Ici, elles pourront se soigner, être écoutées, dénoncer les violences en toute confidentialité », a-t-il insisté.
Ravo Andriantsalama