Dans le cadre de la modernisation de ses outils de surveillance, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a officialisé ce matin au Centel Antanimena l’utilisation de drones pour lutter contre les feux de brousse et protéger la biodiversité.
La pression qui s’exerce sur la biodiversité malgache est telle que le ministère chargé de l’Environnement se voit dans l’obligation de renforcer ses moyens d’action. « La lutte pour la protection des espèces est rude. Nous devons nous adapter et utiliser tous les outils technologiques disponibles pour préserver notre biodiversité », explique Tojotsara Ratefason, directeur des Aires protégées, des Ressources naturelles renouvelables et des Écosystèmes au sein du ministère. Ces drones permettront notamment de repérer les pressions et menaces au cœur des forêts, comme les coupes illicites ou les départs de feux. Ils serviront également au suivi écologique des espèces et contribueront aux opérations de reboisement grâce aux capteurs embarqués.
Cependant, l’usage de drones ne saurait constituer une solution miracle. « Pour détecter, par exemple, la direction du vent lors d’un incendie, nous avons toujours besoin du soutien des communautés locales », souligne le directeur. Les structures communautaires de base, appelées VOI (Vondron’olona Ifotony), restent ainsi au cœur du dispositif de surveillance et d’intervention. « Ce sont elles, les véritables gardiennes de la biodiversité. Les drones sont indispensables, mais sans la prise de conscience collective, ils ne suffiront pas. Même dans un contexte de pauvreté, chacun doit rester responsable », insiste-t-elle.
Réseau de pilotes                         Â
Du côté de Durrell Madagascar, le partenaire technique, l’heure est à l’opérationnalisation. « Plus d’une dizaine de drones sont déjà déployés pour le ministère », indique Andriatsitohaina Rakotozoely, coordinateur du projet drones. Le modèle Matrice 4 constitue l’équipement principal, complété par des appareils plus performants pour certaines missions spécifiques.
Durrell a déjà formé au moins 30 pilotes de drones par province, de sorte que les interventions puissent se faire sans attendre l’appui du siège central. « La particularité des Matrice 4, c’est leur caméra thermique, capable de détecter des feux rampants invisibles à l’œil nu. Cet outil est un atout majeur pour épauler les équipes de lutte contre les incendies », précise le coordinateur. Avec cette nouvelle stratégie, le ministère espère mieux contenir les feux de brousse et contribuer à préserver un patrimoine naturel encore gravement menacé. Une synergie entre technologie et engagement communautaire qui se veut durable.
Ravo Andriantsalama