À l’heure des grandes vacances, la coutume d’envoyer les enfants passer quelques semaines chez les oncles, tantes ou grands-parents semble se faire plus rare. Entre hausse du coût de la vie, éloignement géographique et modes de vie différents, les parents hésitent. Reportage.
Autrefois, partir chez des proches pour les vacances faisait partie des petits plaisirs des écoliers. Aujourd’hui, la réalité est plus nuancée. Sur une dizaine de parents interrogés, seuls quatre affirment encore accueillir les enfants de membres de la famille, malgré le surcoût et les contraintes.
« Nous accueillons des enfants de proches, nous ne sommes pas comme la rivière d’Ikopa qui rejette tout ce qui vient », glisse Andry, un père de famille. D’autres confirment que la porte reste ouverte, « à condition qu’on nous le demande ». « Ils mangent ce que nous mangeons et s’ils veulent sortir, qu’ils sortent ! » ajoute un autre.
Distance, éducation et budget, des freins réels
Pour d’autres familles, la situation est plus délicate. La distance reste l’un des premiers obstacles. « Notre village est très loin, le transport coûte dans les 200 000 ariary, alors on préfère rester à la maison », témoigne Onja, une mère. Plusieurs parents évoquent aussi une différence de mode de vie et d’éducation. « Avant, j’envoyais mes enfants chez des proches pour les vacances, mais plus maintenant. Les vacanciers qui viennent chez nous se font rares aussi », constate un père. Certains assument carrément de refuser les échanges. « Je n’envoie pas mes enfants et je ne veux pas en recevoir non plus. Si j’envoie mes enfants chez les autres, peut-être qu’ils pensent comme moi. Et élever les enfants des autres, c’est difficile », confie un autre parent.
D’autres mettent en avant le manque de moyens. « On ne peut pas se permettre de faire ça : financièrement, socialement… » ou encore, « Je ne me sens pas capable de surveiller les enfants des autres et je ne serais pas tranquille si j’envoyais les miens », avoue une mère de famille. Beaucoup de familles choisissent de passer leur vacances ensemble et économisent un budget spécial pour cela. « Louer une chambre, mais pas chez les proches est l’idéal » selon un père de famille. « Comme ça, nous évitons d’être une charge pour les autres, » termine-t-il.
Mahazo Riantsoa et Ravo Andriantsalama