Après la première condamnation à la castration chirurgicale prononcée par la justice malgache la semaine dernière, les modalités d'application de cette mesure radicale se précisent. Un décret encadre le processus, prévoyant non seulement l'intervention elle-même mais aussi un suivi post-opératoire et un accompagnement psychosocial pour la personne condamnée.
Toutes les modalités d’application de cette loi sont désormais fixées par un décret. L’opération chirurgicale devrait se dérouler dans un établissement hospitalier public, y compris militaire. Un bilan préparatoire est jugé nécessaire avant toute intervention. L’acte chirurgical sera assuré par une équipe médicale qualifiée, composée d'un chirurgien ou d'un médecin formé à cet effet, d'un anesthésiste-réanimateur, d’un infirmier, et de tout autre personnel médical requis. L'ensemble des démarches nécessaires à l’exécution de l’intervention sera supervisé par le Procureur de la République.
Didier Alban Razafindralambo, Procureur général près la Cour d’appel d’Antananarivo, a précisé l'encadrement de cette procédure. « Il faut préciser que le ministère de la Santé travaille de concert avec le Procureur de la République. Les médecins sont les seuls habilités à réaliser la castration. L’opération sera effectuée en conformité avec leur expertise ».
Le Procureur de la République ou son représentant pourra assister à l’intervention, accompagné des agents de l’Administration pénitentiaire chargés de l’escorte de la personne condamnée.
Suivi post-opératoire et prise en charge par l'État
Après l’opération, une équipe médicale sera chargée du suivi post-opératoire de la personne condamnée. Plus spécifiquement, cette dernière devrait également bénéficier d’un accompagnement psychosocial, assuré par le personnel d’administration pénitentiaire dûment habilité.
Concernant les dépenses liées à cette opération, c'est l'État malgache qui en aura la charge. Le ministère de la Justice assumera toutes les dépenses relatives aux déplacements, à l’escorte et à la surveillance de la personne condamnée en vue de l’exécution de la peine de castration chirurgicale. Il prendra également en charge les frais relatifs à la mise en œuvre du bilan opératoire, de l’intervention chirurgicale et du suivi post-opératoire.
Rappelons que le gouvernement malgache a instauré la castration chirurgicale comme peine pour les auteurs de viols sur mineurs, une décision forte présentée comme un moyen radical de neutraliser définitivement les capacités sexuelles des condamnés.
Salohy Rollande et Ravo Andriantsalama
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