Le Comité pour la Sauvegarde de l'Intégrité (CSI) a récemment rencontré la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour proposer des réformes. Selon le président du CSI, Jean Louis Andriamifidy, l’une des pierres angulaires d’un processus électoral plus transparent et intègre passe par une modification du texte électoral : il est impératif d'y définir clairement la « corruption électorale » pour pouvoir la combattre efficacement.
Le CSI a identifié plusieurs défis majeurs qui entravent la démocratie, comme un cadre juridique incohérent, un manque de transparence dans le financement des campagnes et une faible participation citoyenne. « Une loi électorale claire et saine est un moyen de lutter contre la corruption pour garantir des élections transparentes », a déclaré le président du CSI la semaine dernière à l’issue de sa rencontre avec le président de la CENI à Alarobia, soulignant ainsi le lien direct entre la bonne gouvernance électorale et la lutte contre la corruption.
Au cœur des suggestions du CSI, la nécessité de combler une lacune juridique. « Notre loi ne définit pas encore ce qu'est la corruption électorale, elle mentionne souvent les fraudes et les achats de voix », a expliqué Jean Louis Andriamifidy. Ce vide juridique a des conséquences directes sur la lutte contre l'impunité. « Nous savons tous que beaucoup de gens achètent des voix pendant les élections, mais qu'ils ne sont pas sanctionnés parce que ce n'est pas encore défini dans la loi », a-t-il précisé.
Une requête pour plus de pouvoir
Pour y remédier, le CSI a soumis une requête claire : « L'une de nos suggestions, par exemple, est que les irrégularités électorales soient considérées comme des actes de corruption. Ainsi, le BIANCO pourrait enquêter dessus et le PAC peut juger. » Cette modification permettrait de donner les moyens légaux aux organismes de lutte anti-corruption pour intervenir et poursuivre les auteurs d'infractions électorales.
Parmi les dix recommandations déposées auprès de la CENI, d'autres points cruciaux ont été abordés : le renforcement de l'indépendance de l'institution, tant financière que matérielle, la fiabilisation des listes électorales (avec, à terme, un système biométrique), et une transparence totale du financement des campagnes. L'objectif global de ces mesures est de restaurer la confiance des citoyens, de consolider la démocratie et de garantir que les sanctions contre les fraudeurs soient réellement appliquées.
Ravo Andriantsalama