Un peu moins de deux mois après la tragédie de l’anniversaire noir à Ambohimalaza, une nouvelle victime a succombé au HJRA. Jessica, 17 ans, est décédée après plusieurs jours d’hospitalisation. Son père dénonce l’indifférence de certains médecins et professionnels de santé au sein de cet établissement hospitalier universitaire. Serait-ce le signe d’une défaillance du système de santé ?
« Ils n’ont pas tout fait pour sauver ma fille. Leur indifférence l’a tuée. » Ce sont les mots de Rija, père de Jessica, 34e victime de l’anniversaire noir d’Ambohimalaza. L’adolescente a rendu son dernier souffle hier, vers 14 heures, au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA). Sa famille, comme celle de nombreuses autres victimes, déplore l’attitude désinvolte de certains professionnels de santé envers les patients. Selon eux, bien que l’empoisonnement soit la cause principale des décès, l’indifférence de certains médecins a également joué un rôle dans la perte de leurs proches.
Près de deux mois après les faits, les décès se poursuivent sans que les autorités ne parviennent à trouver une solution adéquate pour prendre en charge les survivants. Dans certains quartiers de la capitale et de ses environs, des jeunes vivent encore dans la peur après avoir assisté à la fête tragique. Bien que la jeune fille ayant célébré son anniversaire ce jour-là ait été placé en détention préventive avec d’autres suspects, la multiplication des victimes pousse l’opinion publique à chercher d'autres responsables… potentiellement à des niveaux plus élevés.
Une pression croissante
Ce nouveau rebondissement pourrait entraîner des sanctions au sein des institutions de santé. Plusieurs noms sont d’ores et déjà cités par des activistes sur les réseaux sociaux comme étant des complices indirects dans la mort de plus de trente personnes. Le nom le plus fréquemment évoqué est celui de l’actuel ministre de la Santé publique, le professeur Zely Randriamanantany. Même si aucun élément factuel ne confirme pour l’instant une telle responsabilité, une autre affaire d’envergure ayant conduit au limogeage d’un ministre démontre que rien n’est à exclure.
En tout cas, une réaction des autorités sanitaires est attendue suite aux accusations du père de la dernière victime concernant l’indifférence du personnel médical du CHUJRA. Ce père de famille explique tout de même que la famille n’a pas l’intention de porter plainte mais veut seulement soulever cette indifférence.
Ravo Andriantsalama