Clap de fin du 45ème sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC. Hier soir, tard dans la soirée, le président Andry Rajoelina, nouveau président de l’organisation régionale, a prononcé les derniers mots pour conclure l’événement. Il a mis en avant les impacts que cette prise de responsabilité pourrait avoir pour la population malgache.
Un moment historique. Après vingt ans d’adhésion à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), Madagascar accède enfin à la présidence de l’organisation. Depuis hier, le président de la République malgache assure ainsi la présidence de la SADC, et le pays dirigera la plupart des instances de l’organisation pendant douze mois. Andry Rajoelina n’a pas manqué de souligner ce fait lors de la conférence de presse tenue vers 22 h 45 au Centre de Conférence International d’Ivato (CCI), en présence de la ministre des Affaires étrangères et présidente du Conseil des ministres de la SADC, Rafaravavitafika Rasata, et du secrétaire exécutif de l’organisation, Elias Magosi.
« Nous sommes membres de la SADC depuis vingt ans. En 2005, 2006, 2007, 2008, nous n’avons pas pu accéder à la présidence. Idem en 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018. Aujourd’hui, nous en devenons président, et ce n’est pas un hasard, je vous le dis », a déclaré le locataire d’Iavoloha pour clore la conférence de presse. Certains y voient un message subliminal à l’endroit de deux de ses prédécesseurs, Marc Ravalomanana (président jusqu’en 2008) et Hery Rajaonarimampianina (en poste entre 2014 et 2018), qu’il accusait récemment de chercher à saboter la tenue du sommet de la SADC à Madagascar.
AGOA
Interrogé sur les impacts concrets de cette accession à la présidence de la SADC pour la population malgache, Andry Rajoelina a avancé plusieurs arguments. Le premier est diplomatique : depuis hier, selon lui, Madagascar est davantage écouté et respecté. Une bonne chose, a-t-il souligné, pour les discussions et négociations à venir au sein de la SADC et au-delà .
Deuxièmement, il a évoqué l’avenir de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). « Nous entrons maintenant dans les discussions avec les Américains concernant la question de savoir si l’AGOA sera prolongé ou non. Si Madagascar négociait seul avec les États-Unis, ce ne serait pas du tout la même chose que si plusieurs pays exprimaient ensemble leur volonté de maintenir l’AGOA. J’apporte donc cette voix collective. L’avantage direct est que des dizaines de milliers d’emplois pour notre population ne seront pas perdus », a-t-il affirmé.
Cap sur l’Afrique du Sud
Le rendez-vous est désormais pris pour le 46ème sommet des chefs d’État de la SADC, prévu l’année prochaine en Afrique du Sud. C’est en effet le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui a été choisi pour succéder à Andry Rajoelina à la tête de l’organisation.
Il reste donc à attendre les retombées concrètes pour le peuple malgache et les populations des pays membres durant cette année où Madagascar présidera la communauté régionale.
Ravo Andriantsalama