Quatre jours seulement après sa mise en service, le téléphérique d’Antananarivo a déjà trouvé son public. Ce matin à Anosy, au centre de supervision du projet TPC, le secrétaire d’État chargé des Nouvelles Villes et de l’Habitat, Gérard Andriamanohisoa, a dressé un premier bilan en compagnie de Madame Baya, représentante de l’entreprise française POMA, en charge de la réalisation du projet.
 « En général, lorsqu’un nouveau mode de transport apparaît, la crainte est la première réaction », confie Gérard Andriamanohisoa. « Mais ici, les Malgaches n’ont montré aucune peur. » Mieux encore, l’affluence a dépassé toutes les prévisions. Rien que la veille, 5 722 passagers avaient embarqué en l’espace de quelques heures d’exploitation. Une fréquentation record qui surprend autant qu’elle rassure. « Je remercie la population pour sa confiance et son enthousiasme », ajoute le secrétaire d’État.
Le projet TPC emploie déjà 79 Malgaches affectés aux postes de contrôle, de billetterie et d’accueil. Les conducteurs et techniciens de maintenance sont pour l’instant étrangers, mais cela devrait changer rapidement. « Nous allons lancer un appel à candidatures destiné aux jeunes techniciens malgaches », annonce Gérard Andriamanohisoa. « Ils bénéficieront d’une formation spécifique de trois à huit semaines. Après cela, ils pourront travailler sur les installations, aux côtés des experts étrangers, notamment pour la maintenance. »
La question de la rentabilité du téléphérique revient avec insistance. Le secrétaire d’État tranche sans détour : « Lorsqu’il s’agit de transport public, surtout sous responsabilité de l’État, il ne faut pas se focaliser sur les profits. Le but n’est pas de dégager un excédent, mais de soulager les difficultés quotidiennes des gens. Si les tarifs avaient été trop élevés, personne n’aurait pu utiliser ce service. Le véritable objectif est la satisfaction populaire, pas la rentabilité. »
Des arrêts qui intriguent
Quelques interruptions du service ont néanmoins interpellé les usagers. Là encore, Gérard Andriamanohisoa se veut rassurant : « Comme tout moyen de transport, la sécurité est prioritaire. C’est pourquoi des contrôles obligatoires sont effectués chaque jour. » Madame Baya, de l’entreprise POMA, complète qu’« un arrêt ne signifie pas surement une panne. Les cabines, elles, ne s’arrêtent jamais. La majorité des arrêts sont liés à l’embarquement : nos agents d’accueil sont justement là pour assister les passagers. Et puis, le système est équipé de nombreux capteurs. Dès qu’un signal se déclenche, nous procédons à une vérification. Parfois, cela implique un arrêt momentané, mais il s’agit toujours d’une mesure de sécurité, pas d’un dysfonctionnement. »
Quatre jours après son inauguration, le téléphérique d’Antananarivo continue donc de séduire. Entre enthousiasme populaire, montée en puissance des emplois locaux et fermeté des responsables sur la sécurité, le projet avance déjà avec la promesse de transformer le quotidien de milliers d’usagers.
Ravo Andriantsalama