Le Salon de l’agronomie, qui se tient de mardi à vendredi à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) à Ankatso, met en avant la place stratégique de la recherche universitaire malgache dans la quête de l’autosuffisance alimentaire, point majeur de la politique générale de l’Etat.
« Le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, parrain de l’événement, accorde une attention particulière aux jeunes chercheurs et à leurs innovations pour transformer durablement notre agriculture », a affirmé le secrétaire général du ministère, Gaëtan Ramindo, en marge du salon. Interrogé sur la prise en compte des recherches produites par les universités, il a insisté : « Les résultats issus de la recherche nationale sont plus directement liés à nos réalités. Ils sont donc considérés comme prioritaires par rapport aux recherches importées. Cela ne veut pas dire que nous fermons la porte aux innovations étrangères, mais leur adaptation au contexte malgache demande un travail supplémentaire. »
Selon lui, plusieurs innovations locales sont déjà appliquées en milieu rural grâce à des structures comme le Centre National de Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) ou le Centre de Développement Rural et de Recherche Appliquée de Madagascar (FIFAMANOR), dont de nombreux experts viennent de l’université. Les semences améliorées de riz, mais aussi de légumineuses comme le haricot ou l’arachide, en sont des exemples concrets. « Ces semences rivalisent sans complexe avec celles venues de l’extérieur », a-t-il souligné.
De la recherche à la pratique
Le ministère travaille également à accompagner les paysans pour qu’ils puissent utiliser efficacement les résultats scientifiques. « Si une innovation est trop compliquée à appliquer, elle risque de ne pas bénéficier aux producteurs. Notre rôle est donc aussi de vulgariser et de rendre accessibles ces technologies », a rappelé Gaëtan Ramindo. Au-delà des semences, d’autres recherches sont en cours ou déjà expérimentées, notamment en matière d’irrigation ou d’énergies renouvelables appliquées à l’agriculture, comme le photovoltaïque.
Concernant le plan sectoriel de l’élevage, le haut fonctionnaire a indiqué que le document est en phase de finalisation et que sa mise en œuvre a déjà débuté. L’importation de semences animales reste encadrée par des normes strictes, avec des contrôles sanitaires rigoureux. Quant à la conservation des semences locales, le ministère reconnaît la nécessité de renforcer les équipements existants, notamment au sein du FIFAMANOR.
Enfin, Gaëtan Ramindo a tenu à préciser que la mission des centres de recherche comme le FOFIFA n’est pas d’entrer en concurrence commerciale. « Leur vocation première reste la recherche. Le ministère soutient les groupements de producteurs de semences, car l’objectif n’est pas la rivalité mais l’amélioration collective de la production. »
À travers ce salon, le ministère réaffirme donc que l’avenir de l’agriculture malgache repose avant tout sur la valorisation des savoirs et innovations issus du pays, tout en restant ouvert aux apports extérieurs adaptés au contexte local.
Ravo Andriantsalama