La victoire face à la République centrafricaine (2-0) hier soir redonne espoir aux supporters malgaches. Les Barea, désormais deuxièmes du groupe I avec 13 points, restent dans la course aux qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Mais la route est encore semée d’embûches.
Devancer le Ghana, solide leader avec 16 points, relève presque de l’exploit. Les Black Stars ont l’expérience et un effectif qui répond présent dans les grands rendez-vous. Pour que Madagascar les dépasse, il faudrait un faux pas répété du Ghana et un parcours parfait des Barea. Une hypothèse qui fait rêver, mais qui reste improbable. C’est donc vers le statut de meilleur deuxième que se tournent toutes les attentions. Dans ce groupe I très serré, Madagascar doit consolider son avance sur le Mali et les Comores, tous deux à 12 points. La marge est mince. Un seul faux pas pourrait tout compromettre.
Le calendrier réserve encore trois rendez-vous, le Tchad, lanterne rouge, puis deux déplacements périlleux aux Comores et au Mali. Face au Tchad, la victoire est impérative, presque obligatoire. Mais ce sont bien les deux derniers matchs qui décideront du destin des Barea. Un nul arraché aux Comores et un succès au Mali offriraient un total d’au moins 19 points, suffisant pour espérer intégrer le cercle des meilleurs deuxièmes africains.
Un rêve encore vivant
Dans son interview après le match d’hier, le sélectionneur Corentin Martins a tenu à relativiser les manquements offensifs de son équipe. « Si on constate qu’on a raté des occasions, c’est déjà le signe que nous avons su en créer beaucoup », a-t-il souligné après le succès 2-0 face à la Centrafrique. Satisfait de l’engagement de ses joueurs, il a insisté sur l’importance du collectif : « Même les attaquants se sont sacrifiés pour défendre jusqu’au bout ». Conscient toutefois des limites actuelles, Martins rappelle que Madagascar n’est pas le Cameroun ni le Sénégal, et qu’il faudra souvent « se battre et se sacrifier pour préserver un score ». À propos du prochain rendez-vous face au Tchad, le coach se montre prudent : « Rien n’est facile. Le Tchad a tenu le Ghana en échec à la dernière minute. Il faudra récupérer vite et être à 100 % ».
Les calculs sont clairs, Madagascar a son destin entre ses mains. La génération actuelle, portée par l’enthousiasme populaire, peut marquer l’histoire en atteignant pour la première fois les barrages d’un Mondial. L’enjeu dépasse le football car ce serait un symbole d’unité et de fierté nationale. Le peuple malgache, lui, y croit dur comme fer. Et dans un football où rien n’est écrit d’avance, il n’est pas interdit de rêver.
Ravo Andriantsalama