Renversant. C’est le terme adéquat pour désigner l’exploit de l’équipe nationale de football, les Baréa de Madagascar, hier soir. Les Malgaches se sont imposés face au Tchad sur le score de 3-1 lors de la huitième journée des qualifications africaines pour la prochaine Coupe du monde FIFA, au terme de 90 minutes pleines de rebondissements. Deux matchs séparent le pays d’une première historique et d’une explosion de joie populaire.
Le combat continue. Victorieux des SAO du Tchad hier soir au Maroc, les Baréa de Madagascar peuvent encore croire au Mondial et faire rêver les quelque vingt-huit millions de Malgaches qui n’attendent qu’une première qualification pour la phase de groupes. Dans un match où les hommes en rouge, favoris sur le papier, n’ont pas réussi à imposer leur rythme, ils ont été cueillis à froid peu après le premier quart d’heure par une équipe tchadienne décomplexée, ouvrant le score sur un contre rapide.
Au lieu de céder, ce but encaissé a agi comme une piqûre de rappel : le football ne se gagne pas sur le papier, mais bien sur le rectangle vert. Contrairement à leur prestation contre la Centrafrique, les Baréa ont réagi avec caractère et pris l’ascendant dès le début de la seconde période. Cette réaction s’explique aussi par les bons choix de Corentin Martins à la pause. Le sélectionneur a remplacé Clément Couturier, milieu défensif, par N’Zi, au profil offensif. Ce dernier a immédiatement pesé sur le match avec une passe décisive, avant qu’Hakim Abdalhah, entré en fin de rencontre, ne scelle la victoire d’un troisième but, synonyme de coup de grâce.
Un chemin semé d’embûches
Les Baréa abordent désormais la suite des qualifications avec une marge d’erreur quasi inexistante. Le système mis en place par la FIFA et la CAF est clair : seuls les premiers de chaque groupe (9 au total) accèdent directement à la Coupe du monde. Finir deuxième, même parmi les quatre meilleurs, ne garantit rien. Il faudrait encore passer par deux tours de barrages africains, puis affronter des adversaires venus d’autres continents dans un mini-tournoi intercontinental, pour seulement deux places disponibles.
Autrement dit, terminer à la deuxième place reviendrait à s’engager dans un parcours semé d’embûches, où chaque étape exigerait des exploits répétés face à des nations plus aguerries. Les Baréa devront donc miser sur la régularité et capitaliser sur chaque match de groupe pour espérer terminer en première place, synonyme de qualification directe. Dans un contexte africain de plus en plus compétitif, leur destin dépendra de leur capacité à transformer leur potentiel en constance et à éviter la « loterie » des barrages. Mais avant cela, il leur reste deux déplacements décisifs contre le Mali et les Comores le mois prochain. Pour décrocher la première place, il faudra s’imposer face à ces deux équipes à l’extérieur et compter sur une contre-performance du Ghana, leader du groupe I, qui a battu hier les Aigles du Mali dans un match controversé.
Ravo Andriantsalama