L’École nationale d’administration de Madagascar (ENAM) à Androhibe a accueilli, ce lundi, le lancement d’une formation de professionnalisation en administration électorale. Cet atelier marque la première étape vers la création d’une École régionale d’administration électorale de l’océan Indien, une structure encore inexistante mais jugée essentielle par la Commission de l’océan Indien (COI) et ses partenaires.
« Cet atelier vise à renforcer les compétences et à favoriser l’échange d’expériences entre les acteurs électoraux », a souligné Dama Arsène Andrianarisedo, président de la CENI. Représentants institutionnels, partis politiques et organisations de la société civile participent à cette première session, qui se poursuivra tout au long de l’année. L’objectif affiché : harmoniser les approches et réduire les malentendus qui peuvent fragiliser les processus électoraux.
Du côté de la COI, le projet « Gouvernance, Paix et Stabilité » (GPS) porte cette initiative. « L’un des volets du projet est la création d’un réseau des organes électoraux de la région. De ce réseau est née la recommandation d’ouvrir une École régionale d’administration électorale », a rappelé le responsable du projet. L’ambition est claire : renforcer durablement les capacités des commissions électorales et promouvoir la gouvernance démocratique dans l’océan Indien.
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Le vice-président de l’Assemblée nationale, Augustin Andriamananoro, a salué la tenue de cet atelier à Antananarivo. « Le choix de Madagascar démontre la confiance de nos partenaires dans le leadership malgache. Une élection transparente et inclusive est la clé de la stabilité politique », souligne-t-il à sa sortie de l’amphithéâtre de l’ENAM.
Ce choix pourrait toutefois s’expliquer par plusieurs facteurs, la présence d’un Malgache, Edgard Razafindrahahy, au poste de secrétaire général de la COI et incubateur du projet GPS, mais aussi le calendrier électoral imminent à Madagascar et les défis persistants de sa démocratie. Aujourd’hui reste cependant une date symbolique car c’est la Journée internationale de la démocratie. L’historien Alex Andriamahefa a rappelé à cette occasion que « la démocratie ne peut fonctionner que si elle repose sur l’éducation civique. Imposer un régime qu’un peuple ne comprend pas, c’est courir droit à l’échec ».
Avec ce premier atelier, Madagascar devient ainsi le point de départ d’un chantier régional inédit, dont l’aboutissement sera l’ouverture d’une École d’administration électorale au service de l’ensemble des pays membres de la COI.
Ravo Andriantsalama