Après les violentes émeutes qui ont secoué la capitale et plusieurs grandes villes du pays, le gouvernement a décrété le rétablissement de l’ordre public (ROP). Un couvre-feu est instauré et la communication officielle est désormais centralisée entre les mains du Premier ministre, chef de l’OMC Nat.
Rétablissement de l’ordre public (ROP). C’est la situation actuelle du pays après les émeutes meurtrières d’hier et de ce matin dans plusieurs quartiers de la capitale et d’autres grandes villes. Hier soir, lors d’une intervention sur la chaîne nationale, le Premier ministre Christian Ntsay, en sa qualité de chef de l’organe mixte de conception nationale (OMC Nat), entouré des ministres de la Défense, de la Sécurité et du préfet d’Antananarivo, a annoncé l’entrée en vigueur du ROP. En complément, un couvre-feu de 19 h à 5 h du matin a été instauré, dans l’objectif de ramener le calme.
Par définition, le ROP est la suite logique du maintien de l’ordre public (MOP). Dans le cadre du MOP, l’utilisation « d’armes plus lourdes » est autorisée uniquement contre les fauteurs de troubles. Cette mesure s’est concrétisée ce matin dans le sud de la capitale. Alors qu’une foule s’était rassemblée près de la galerie Smart Tanjombato, des émeutes ont éclaté et ont conduit au pillage d’un centre commercial. Les forces de défense et de sécurité sont intervenues : un assaillant a été abattu et trois autres ont été interpellés.
Silence radio
Si le ROP renforce la capacité de coercition des forces de l’ordre, il impose également un verrouillage de l’information. Désormais, toute communication officielle est centralisée par une seule autorité : le Premier ministre, en tant que chef de l’OMC Nat. Joint par téléphone ce matin, le préfet d’Antananarivo, Angelo Ravelonarivo, l’a confirmé : « On ne peut plus rien dire. Puisque nous sommes dans le cadre du ROP, le seul habilité à partager les informations est le chef du gouvernement. »
En l’absence du président de la République, actuellement à New York pour la 80e Assemblée générale des Nations unies, c’est le Premier ministre qui tient les rênes du pays. Sa première décision a été de reconnaître officiellement le trouble à l’ordre public et de décréter le ROP. Malgré cela, les manifestations pourraient se poursuivre, les jeunes affirmant vouloir continuer leur mouvement et les politiciens cherchant à tirer profit de la situation.
Ravo Andriantsalama