Les réactions fusent après une journée particulièrement agitée. Députés, étudiants, société civile, des partenaires internationaux ont tour à tour dénoncé les violences et appelé au retour au calme.
Quelques heures après les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, principalement à Tsiadana, près de l’Université d’Antananarivo, les organisations de la société civile (OSC), les représentants de la génération Z autoproclamée et même des députés ont publié des déclarations en réaction aux violences qui s’étendent à plusieurs grandes villes, notamment dans la capitale.
Du côté de la société civile, très impliquée dans les manifestations depuis jeudi dernier, le ton est à la dénonciation. Le 25 septembre 2025 marque un tournant pour Madagascar, affirment une trentaine d’OSC qui condamnent d’une seule voix la répression sanglante des manifestations pacifiques, l’usage disproportionné de la force ayant causé morts et blessés, les violences contre journalistes et citoyens, les arrestations arbitraires ainsi que les pillages et destructions de biens.
Elles exigent le rétablissement d’un espace d’expression libre et sécurisé, l’ouverture d’enquêtes pour sanctionner les responsables, une solution durable à la crise de l’eau et de l’électricité, la traduction en justice des hauts dirigeants, ainsi que l’adoption de lois sur l’accès à l’information et la protection des défenseurs des droits humains. Elles appellent enfin la communauté internationale à condamner les abus de l’État et saluent le courage des citoyens, en particulier des jeunes, qui bravent la peur pour revendiquer leurs droits fondamentaux.
Session extraordinaire
Réunis en urgence à Tsimbazaza en début de soirée, les députés de la chambre basse estiment qu’il est impératif de trouver rapidement une issue pour mettre fin aux troubles actuels. Représentée par maître Hanitra Razafimanantsoa, députée de l’opposition, l’Assemblée nationale a annoncé son intention de demander prochainement une session extraordinaire afin de débattre de la situation.
Les étudiants, de leur côté, réclament la répression des pilleurs pour rétablir l’ordre, tout en se démarquant de toute responsabilité dans ces actes. Vers 16 h 30, ils ont annoncé la suspension de leur manifestation, mais préviennent que la mobilisation pourrait reprendre de manière plus virulente si aucune solution n’est trouvée aux problèmes d’eau et d’électricité.
Enfin, les réactions ont franchi les frontières nationales : la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a publié un communiqué appelant au retour au calme. Elle demande aux autorités de faire preuve de souplesse envers les manifestants, et à ces derniers de s’exprimer pacifiquement. Le communiqué exhorte aussi les dirigeants malgaches à trouver une issue pacifique aux tensions grandissantes. Plusieurs ambassades ont également déclaré ce soir leurs préoccupations face aux violences. Les ambassades d’Allemagne, de Corée, des Etats-Unis, de la France, du Japon, du Royaume uni, de la suisse et la délégation de l’Union européenne déclarent à l’unisson pour appeler les parties prenantes à faire preuve de modération et à rejeter la violence.
 Ravo Andriantsalama