Face aux critiques et aux rumeurs persistantes, le président Andry Rajoelina a affirmé ce week-end qu’il ne briguera pas de troisième mandat. Une déclaration faite devant des organisations de la société civile, dans un climat politique toujours tendu.
« Beaucoup parlent de troisième mandat. Je dis non. Moi, je veux seulement arriver au terme de mon mandat actuel. Mon objectif, c’est qu’après mon passage, il n’y ait plus de problèmes d’eau et d’électricité. » Ce sont les mots du président Andry Rajoelina lors de sa rencontre avec des organisations de la société civile, ce week-end, au palais d’Iavoloha. Une déclaration accueillie par des applaudissements, mais critiquée par une partie de l’opinion publique, qui continue de réclamer sa démission du poste de président de la République.
Le week-end dernier, le locataire d’Iavoloha a reçu plusieurs acteurs socio-économiques du pays, parmi lesquels le syndicat des administrateurs civils, l’ordre des journalistes, des représentants de la société civile et des leaders religieux du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes. Ces rencontres, censées apaiser les tensions grandissantes, n’ont cependant pas produit les effets escomptés. En cause : la légitimité de certains participants.
Des rencontres jugées peu représentatives
Du côté des journalistes, plusieurs professionnels non conviés ont dénoncé le manque de représentativité de ceux présents à la rencontre. Même son de cloche pour la société civile : dans un communiqué conjoint signé par près de 300 organisations, elle estime qu’un échange avec le chef de l’État doit être précédé de conditions claires. Malgré cela, certaines OSC ont tout de même répondu à l’invitation, sans qu’aucune base de discussion n’ait été fixée.
À ce jour, les discussions entre le président et ces différentes entités n’ont pas permis d’atteindre l’objectif recherché : la fin des manifestations. Au contraire, les tensions persistent dans plusieurs grandes villes du pays. L’exemple le plus marquant est celui de Toliara, où des jeunes sont descendus dans les rues tôt ce matin. À Antananarivo, des étudiants se sont également rassemblés sur le campus d’Ambohitsaina dès 9 heures.
En attendant, l’attention se porte désormais sur la nomination du nouveau Premier ministre et la formation du prochain gouvernement. Pour rappel, Andry Rajoelina avait annoncé la désignation du chef du gouvernement dans un délai de trois jours. Cinq jours plus tard, ni le nouveau Premier ministre ni la liste des ministres n’ont encore été dévoilés.
Ravo Andriantsalama
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