Face aux rumeurs persistantes sur un désaccord avec Andry Rajoelina, Mamy Ravatomanga sort de son silence. Le très riche homme d’affaires dément toute tension avec le chef de l’État et affirme ne nourrir aucune ambition politique.
« Il y a des personnes qui espèrent tirer profit d’un conflit entre moi et Andry Rajoelina. »
Ce sont les mots de Maminiaina Ravatomanga, président-directeur général du groupe SODIAT et soutien proche du régime Andry Rajoelina, lors d’une émission spéciale diffusée hier soir sur plusieurs chaînes de télévision. Durant près de deux heures d’entretien avec trois journalistes, l’entrepreneur a exposé sa position vis-à -vis du pouvoir actuel et a évoqué les rumeurs autour de sa supposée future carrière politique.
Depuis quelque temps, des bruits de couloir évoquent une brouille entre le PDG et le chef de l’État, pourtant proches collaborateurs depuis de nombreuses années. Mamy Ravatomanga a tenu à clarifier la situation : selon lui, ses relations avec Andry Rajoelina restent excellentes, même si certains aimeraient provoquer une discorde pour en tirer avantage. « Il ne faut pas oublier que je ne suis pas un politicien, je suis un entrepreneur, et ce qui m’importe le plus, c’est de faire grandir mon entreprise », a-t-il précisé, écartant toute velléité politique.
Un démenti sur fond de rumeurs et d’accusations
Interrogé sur la succession du président actuel, dont le mandat arrive à terme dans quelques années, Mamy Ravatomanga a estimé qu’il était encore trop tôt pour en parler. Il a réaffirmé qu’il n’envisageait pas de carrière politique et encore moins de briguer la magistrature suprême. Il a également réitéré son soutien au président Rajoelina, actuellement confronté à une vague de manifestations à travers le pays.
La principale raison de son intervention télévisée semble toutefois liée aux accusations portées contre sa nouvelle entreprise de sécurité, la Madagascar Security Academy (MSA). Certains médias étrangers affirment que la MSA aurait envoyé une milice pour assister les forces de l’ordre dans l’arrestation des manifestants, lors de récents mouvements. Des accusations que Mamy Ravatomanga rejette catégoriquement. Il a même invité les journalistes à visiter les locaux de la MSA, assurant que les enregistrements des caméras de surveillance seront accessibles à ceux qui souhaitent les consulter.
Ravo Andriantsalama