Depuis hier, plusieurs publications circulent sur Facebook au sujet des manifestants arrêtés lors des mobilisations menées par le mouvement Génération Z. Selon ces publications, 28 étudiants auraient été arrêtés le 3 octobre à Anosy, puis entendus au parquet le 8 octobre. À la suite de cette audience, cinq auraient été placés sous mandat de dépôt à la maison de force de Tsiafahy, dix-sept libérés sous contrôle judiciaire et six remis en liberté provisoire.
D’autres internautes affirment que les cinq détenus de Tsiafahy auraient finalement été relâchés, la prison refusant d’accueillir de nouveaux arrivants à cause de la grève des agents pénitentiaires.
Des précisions apportées par les avocats et le parquet
Les avocats bénévoles assurant la défense des interpellés précisent que toutes les personnes arrêtées ne sont pas des étudiants. Parmi elles, se trouvent également de simples citoyens.
Ils ajoutent que les 28 personnes concernées ne proviennent pas uniquement de l’arrestation du 3 octobre, mais de plusieurs opérations menées entre le 25 septembre et le 2 octobre 2025.
Dans la matinée du 9 octobre, la procureure de la République, Narindra Rakotoniaina, a confirmé que les interpellations ont eu lieu les 25, 26, 29 septembre et le 2 octobre, dans différents quartiers d’Antananarivo : Ampandrana, Ankatso, Tanjombato, Avaradoha, Ankorahotra, Ambanidia, Ankadivato et Itaosy.
Après examen des dossiers, quatre étudiants munis de leur carte ont obtenu une liberté provisoire, tout comme trois ouvriers arrêtés sur le chemin du retour du travail, grâce à des attestations fournies par leurs employeurs. En revanche, cinq personnes ont été placées sous mandat de dépôt dans l’attente de leur jugement.
Selon la procureure, ces cinq personnes ne sont pas des étudiants, mais ont été prises en flagrant délit de pillage dans des magasins, ce qui explique leur incarcération provisoire. Les autres interpellés ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Où sont détenues les cinq personnes sous mandat de dépôt ?
D’après les avocats de la défense, les cinq prévenus devaient être transférés à la maison de force de Tsiafahy.
Mais selon le secrétaire général du Syndicat du personnel de l’administration pénitentiaire de Madagascar (SPAPM), aucune prison n’a accepté de recevoir ces détenus en raison de la grève générale du personnel pénitentiaire.
Maître Aly Roman Aliarivelo, l’un des avocats en charge du dossier, a également confirmé que la prison de Tsiafahy a refusé de les accueillir.
Contrairement à ce qu’affirment certains internautes, ces cinq personnes n’ont pas été libérées mais leur lieu de détention exact restait inconnu jusqu’à 17 heures ce jeudi, selon les informations fournies par leurs avocats.
Cependant, la famille de l’un des détenus aurait indiqué avoir aperçu son fils à Arivonimamo, laissant penser qu’ils pourraient être détenus à la prison d’Arivonimamo.
Une information démentie par le SPAPM, qui maintient qu’aucun établissement pénitentiaire ne reçoit actuellement de nouveaux détenus en raison de la grève.
Verdict : Faux
Les 28 personnes interpellées et entendues au parquet le 8 octobre 2025 ne sont pas toutes des étudiants, contrairement à ce qui a été affirmé sur Facebook.
De plus, les cinq personnes placées sous mandat de dépôt ne se trouvent pas à Tsiafahy.
Leur lieu de détention n’a pas encore été officiellement communiqué par les autorités judiciaires.