C’est fait. Siteny Randrianasoloniaiko est le nouveau président de l’Assemblée nationale. Sur les 103 députés ayant pris part au vote, le candidat unique a obtenu 94 voix. Quatre députés ont voté nul et quatre autres ont choisi Ahmad Ahmad, qui avait pourtant retiré sa candidature lors de la campagne électorale. Le moins assidu des députés devient donc le chef de la chambre basse.
« À partir de maintenant, je ne suis plus opposant au pouvoir. Et je vous promets d’être le président de tous les députés. » Telles sont les premières paroles du tout nouveau président de l’Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko, ancien chef de l’opposition à la chambre basse et septième vice-président de l’institution. Il prend ainsi sa revanche sur le régime d’Andry Rajoelina, contre lequel il s’est positionné comme principal opposant depuis quelques années, notamment depuis l’avènement du « Mihava Tour ». Le choix des députés s’est donc naturellement porté sur lui, en l’absence de réelle concurrence.
Le député de Mitsinjo, Ahmad Ahmad, était pourtant également en lice pour la présidence de l’Assemblée nationale, mais il s’est retiré au moment de la campagne. Selon ses dires, « il y avait trop de rumeurs qui circulaient autour de moi et de ma candidature », laissant entendre qu’il aurait été contraint d’abandonner sous une certaine pression. Pourtant, ses collègues indépendants l’avaient encouragé à se présenter pour succéder à Justin Tokely, ancien président de la chambre. Ce retrait a grandement facilité la tâche à Siteny Randrianasoloniaiko et au groupe parlementaire Firaisankina. Lors de la campagne du numéro un du Mihava Tour, Maitre Hanitra Razafimanantsoa, présidente du groupe Firaisankina, a insisté sur le fait que la candidature de Randrianasoloniaiko ne relevait pas seulement de son groupe, mais de l’ensemble des députés de Tsimbazaza.
Absentéisme
L’élection de Siteny Randrianasoloniaiko à la tête de l’Assemblée nationale marque un véritable tournant pour la chambre basse. En effet, depuis plusieurs années, et surtout lors de la précédente législature, il figurait parmi les députés les plus absents. Selon certaines plateformes qui suivent de près la vie parlementaire, le septième vice-président présentait un taux d’absentéisme dépassant les 80 %, ce qui faisait de lui l’un des parlementaires les moins assidus.
Hier soir, après les votes ayant conduit à l’éviction de l’ancien bureau permanent et à l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, les députés ont entamé, une fois la nuit tombée, des discussions avec les jeunes de la Gen Z présents sur place. Aujourd’hui, les parlementaires doivent procéder au vote du reste du bureau permanent : vice-présidents, questeurs et présidents de commissions. Mais avant cela, ils débattront d’une éventuelle modification du règlement intérieur de la chambre basse. Les détails de ces modifications n’ont pas encore été dévoilés, mais il est certain que les articles ayant renforcé les pouvoirs de l’ancien bureau seront supprimés du texte.
Ravo Andriantsalama