Depuis la prestation de serment du colonel Michaël Randrianirina, nouveau président de la Refondation de la République, le nom du futur Premier ministre reste inconnu. Entre rumeurs, débats et surenchères politiques, le suspense demeure total autour du prochain locataire de Mahazoarivo.
Qui pour succéder au général Fortunat Zafisambo Ruphin ? C’est la question qui agite actuellement l’opinion publique. Depuis la cérémonie de prestation de serment du chef de l’Etat, le colonel Mickaël Randrianirina, vendredi dernier, le nom de son Premier ministre reste un mystère. Pourtant, lors de sa brève intervention à Ambohidahy, à l’issue de la cérémonie, le colonel a clairement indiqué que la nomination du chef de gouvernement faisait partie de ses priorités immédiates. « L’une de mes priorités maintenant sera la nomination, dans les plus brefs délais, d’un Premier ministre », a-t-il déclaré à sa sortie de la grande salle de la Haute Cour constitutionnelle.
La seule certitude, pour l’heure, concerne le statut du futur chef du gouvernement : contrairement à son prédécesseur, il ne sera pas militaire, mais civil. Cependant, des voix s’élèvent déjà contre ce choix. Pour le général Alfred Rakotoarimanana, un officier proche du régime actuel, il serait préférable de désigner un militaire afin d’incarner la fermeté et l’ordre. Une position que ne partagent pas les syndicalistes du “Randrana Sendikaly”, qui plaident pour la nomination d’un technicien neutre, indépendant des partis politiques, capable de mener les réformes économiques et sociales annoncées.
De son côté, Hanitra Razafimanantsoa, députée élue dans le premier arrondissement d’Antananarivo, appelle à un consensus parlementaire, conformément à la Constitution, et rejette toute candidature liée à l’ancien parti au pouvoir. De plus, il est logique que les idées des jeunes de la GenZ soient prises en compte dans la nomination du premier ministre. La semaine dernière. Des représentants de ces jeunes se sont réunis avec les députés mais les détails n’ont pas fuité. Il se peut que ces jeunes aient des aspirations politiques ou ont des noms à soumettre aux parlementaires.
Majorité parlementaire
Pour la parlementaire, le nom du nouveau Premier ministre devrait émaner du groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale. Elle s’appuie sur l’article 54 de la Constitution, qui stipule que : « Le Président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale. » Le microcosme politique semble néanmoins s’accorder sur un point : la nécessité d’un renouveau. Le futur Premier ministre ne doit pas avoir participé aux précédentes administrations, afin de marquer une rupture claire avec le passé.
Mais sur le groupe parlementaire majoritaire, il y a également un problème. Actuellement, bien que l’IRMAR possède en principe le plus grand nombre de députés élu, l’éviction de l’ancien bureau permanent change la donne. Idem pour le groupe Firaisankina qui domine en ce moment à Tsimbazaza mais n’a pas encore de certitude sur leur nombre exact. Par définition, la majorité parlementaire désigne le nombre minimal de députés qu’un groupe ou une coalition doit avoir pour détenir le pouvoir de décision dans l’Assemblée. En principe donc, il faut à un groupe 83 membres pour avoir la majorité absolue. Pour avoir une majorité relative, il suffit qu’un groupe a plus de membres que les autres groupes pour avoir la majorité.
Dans ce climat d’incertitude, les rumeurs vont bon train. Les noms d’Hery Rajaonarimampianina, ancien président de la République récemment rentré au pays, et d’Hajo Andrianainarivelo, leader du parti MMM, circulent parmi les premiers ministrables. Pour l’instant, aucune confirmation officielle n’a été donnée. Le suspense reste entier autour du futur chef du gouvernement.
Ravo Andriantsalama