Le général Fortunat Zafisambo passe le flambeau à Herintsalama Rajaonarivelo. Entre continuité morale et volonté de rupture, le nouveau Premier ministre promet une gouvernance d’action. Au palais de Mahazoarivo, la cérémonie de passation entre l’ancien et le nouveau maitre des lieux s’est déroulée dans le calme et la dignité. L’un salue la continuité dans le respect et la foi, l’autre trace la voie d’une gouvernance fondée sur l’action et la responsabilité.
Le palais de Mahazoarivo a accueilli, ce matin, une cérémonie simple mais riche en symboles. Le général Fortunat Ruphin Zafisambo a officiellement remis les clés de la Primature à Herintsalama Rajaonarivelo, nouveau Premier ministre du gouvernement de refondation. Un passage de témoin placé sous le signe du respect, de la dignité et de l’humilité.
L’ancien chef du gouvernement a livré un message empreint de sagesse. Fidèle à sa ligne, il a insisté sur la nécessité de préserver l’unité, notamment au sein des forces de l’ordre, et a rappelé que la crainte de Dieu demeure le socle d’une gouvernance harmonieuse. « Les crises sont passées, mais notre véritable combat reste celui contre la pauvreté », a-t-il déclaré. Avant de quitter ses fonctions, le général a exhorté la classe politique et les citoyens à bannir toute forme de vengeance. « Soutenons le nouveau Premier ministre pour le bien supérieur de la Nation », a-t-il lancé, en guise de bénédiction.
“Pas de discours, mais des résultats”
Face à lui, Herintsalama Rajaonarivelo, visiblement ému mais déterminé, a pris la parole avec une franchise désarmante. « J’apprends encore », a-t-il avoué, « aidez-moi plutôt que de me juger. » Pour le nouveau locataire de Mahazoarivo, la mission est claire : travailler dans le silence, produire des résultats et restaurer la confiance du peuple. Il a promis un gouvernement « transparent et responsable », engagé dans la lutte contre la corruption et la protection du patrimoine de l’État. Tout en prônant une gestion rigoureuse, il a défini les trois piliers de son action : le respect, le fihavanana et la solidarité nationale.
« Ce ne sont pas les discours qui redresseront Madagascar, mais les actes », a martelé Herintsalama Rajaonarivelo. Son ton, à la fois ferme et apaisé, tranche avec la rhétorique politique habituelle. Pour lui, la refondation passe d’abord par un retour aux valeurs fondamentales et une mobilisation collective. « Le redressement du pays ne peut pas reposer uniquement sur l’État central ; il exige la participation de tous les citoyens », a-t-il insisté.
Entre continuité morale et promesse d’un renouveau pragmatique, Mahazoarivo ouvre donc une nouvelle page. Une page où le mot d’ordre est désormais clair : agir d’abord, parler ensuite.
Ravo Andriantsalama





