La JIRAMA change de méthode. L’entreprise publique introduit le SCADA, un système de contrôle et d’acquisition des données destiné à repérer en temps réel les défaillances dans les stations et sous-stations du réseau interconnecté d’Antananarivo et d’Antsirabe. L’outil sera abrité dans le nouveau bâtiment d’Antsahavola. Mais il faudra patienter jusqu’en décembre 2027 pour le voir fonctionner pleinement.
Un réseau enfin surveillé en temps réel. Aujourd’hui encore, les équipes de la JIRAMA dépendent de vérifications manuelles, longues et aléatoires. En cas d’incident, techniciens et responsables doivent s’appeler, se relayer, parfois se déplacer avant de comprendre ce qui se passe sur le terrain. Une organisation lente qui complique la gestion de la production et retarde les décisions : faut-il activer certains groupes ? Faut-il en arrêter d’autres ?
Avec le SCADA, le scénario change. Le logiciel promet une vision instantanée des stations et sous-stations, sans intervention humaine. La moindre anomalie serait détectée depuis le centre de commandement, permettant une réaction plus rapide et surtout automatisée. La zone couverte concerne l’ensemble du réseau interconnecté reliant Antananarivo et Antsirabe.
Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Ny Ando Jurice Ralitera, reconnaît toutefois que les ménages devront attendre avant d’en ressentir les effets. « C’est en 2027 que le système sera opérationnel. Mais si nous ne commençons pas maintenant, alors quand ? » Résume-t-il. En attendant la mise en service du SCADA, la seule parade reste la maintenance régulière pour limiter les délestages.
Sur le plan technologique, la JIRAMA mise sur un trio éprouvé : fibre optique, radio et GSM. Un choix qui s’inscrit dans la logique d’une gouvernance plus numérique, où certaines tâches ne dépendront plus d’un opérateur, mais d’un système capable d’anticiper, d’alerter et d’ajuster la production.
La mise en place du SCADA marque ainsi un tournant pour une compagnie souvent critiquée pour sa lenteur à réagir face aux pannes. Reste à savoir si l’attente de deux ans sera suffisante pour préparer une véritable révolution dans la gestion du réseau énergétique.
Ravo Andriantsalama
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