La CNaPS s’apprête à devenir propriétaire de la SMGD après l’arrêt du remboursement d’un prêt de 11 milliards d’ariary. Son directeur général, Vimbina Rahaingonjatovo, a tenu à clarifier les zones d’ombre autour de cette affaire et à rassurer les adhérents.
L’affaire remonte à 2021. La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) avait signé un accord avec la Société municipale de gestion digitale (SMGD). Au lieu de placer ses réserves à la banque, la caisse les a confiées à la société, qui promettait un intérêt de 7 % par an, remboursable sur cinq ans. « En réalité, c’était un prêt, reconnaît le directeur général. Mais la CNaPS n’est pas une banque. Ce n’est pas son rôle de prêter de l’argent. »
La SMGD a commencé à payer avant d’interrompre les remboursements en avril 2024, après avoir versé près de 5,9 milliards d’ariary. Il reste plus de 7 milliards à recouvrer. Une mise en demeure a été envoyée. Le contrat prévoyait qu’en cas de non-paiement, la CNaPS devienne propriétaire à 100 % de la SMGD. « Nous irons au tribunal le 14 novembre, a annoncé la DG. La CNaPS fera valoir ses droits », avance le directeur général.
il assure par ailleurs que la CNaPS a déjà proposé aux banques de racheter la créance de 7 milliards d’ariary avant de reprendre la société municipale. « Nous aurions dû finaliser le dossier en octobre, mais cela a pris du retard vu la conjoncture actuelle. Nous attendons que la procédure suive son cours », a-t-il ajouté.
Transparence et recentrage
Le responsable dit vouloir mettre fin aux rumeurs. « On parle beaucoup de la CNaPS ces derniers temps. Les adhérents et retraités m’ont demandé de m’exprimer. Il faut dire la vérité. » Selon lui, la CNaPS compte environ un million de membres, mais beaucoup ne cotisent pas régulièrement. Cette faiblesse pèse sur les réserves de la caisse, en baisse depuis 2010 à cause du non-paiement des cotisations et des investissements non rentables.
« Depuis mon arrivée en 2023, j’ai réduit les dépenses et encouragé le paiement des cotisations. En 2024, les réserves ont commencé à remonter », explique-t-il.
Pour Vimbina Rahaingonjatovo, la priorité est désormais de protéger les pensions et les allocations familiales. « Nous avons demandé aux banques de bloquer les investissements pendant dix ans. Nous voulons d’abord stabiliser le système et éviter toute fausse information. » Un message clair : la CNaPS veut tourner la page, restaurer la confiance et se concentrer sur sa mission première, celle de protéger les travailleurs malgaches.
Ravo Andriantsalama





