Lors de la célébration tardive de la Journée de l’unité, fête nationale allemande, à Ambatoroka, Christine Razanamahasoa, ministre des Affaires étrangères, a lancé un appel à l’aide pour faire lever les sanctions infligées au pays par plusieurs organisations régionales et internationales. Elle a profité de l’occasion, devant plusieurs membres du corps diplomatique et en particulier devant l’ambassadeur d’Allemagne, principal contributeur extérieur au développement de Madagascar, pour délivrer ce message.
« Nous sollicitons donc le soutien de la communauté diplomatique ici présente pour nous aider à lever ces sanctions, afin de poursuivre pleinement notre processus de refondation et de retour à la normalité. » Ce sont les mots de la cheffe de la diplomatie malgache lors de son discours à la villa Berlin, résidence de l’ambassadeur allemand. Des mots forts pour tenter de reprendre la main sur une situation géopolitique malgache marquée par de multiples confusions et suspendue aux décisions d’organisations comme l’Union africaine ou la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui ont récemment dépêché des émissaires pour dialoguer avec les dirigeants de la refondation.
Emancipation
De son côté, le diplomate allemand Oliver Knoriech affirme que son pays demeure un partenaire fiable pour la Grande Île. Il souligne que l’Allemagne reste prête à collaborer techniquement, via la GIZ, et financièrement, par l’intermédiaire de la banque de développement allemande (KfW). Il ne donne toutefois aucune garantie, dans un contexte marqué par les récents rapprochements des dirigeants malgaches avec la Russie, principal adversaire de l’Occident.
Cependant, la ministre des Affaires étrangères insiste sur la dangerosité des sanctions qui planent sur Madagascar. Selon elle, « ces mesures, qui affectent notre participation à certaines organisations régionales et internationales, constituent un obstacle à la mise en œuvre sereine de nos priorités nationales ». Une déclaration qui contraste avec certaines idées exprimées dans les manifestations de rue depuis le 25 septembre. En effet, une partie des jeunes manifestants affirme qu’il faut assumer le coup d’État et les sanctions qui l’accompagnent. Pour eux, laisser les sanctions tomber permettrait au pays de s’émanciper réellement de l’influence occidentale, notamment de celle de la France.
Ravo Andriantsalama
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