Des dossiers sensibles jusqu’à la prochaine élection présidentielle, le colonel Michaël Randrianirina, président de la Refondation de la République de Madagascar, s’est longuement exprimé sur les sujets qui tiennent l’opinion publique en haleine. Il l’a fait hier soir, lors d’une émission spéciale de plus de deux heures sur la chaîne nationale. Il est revenu à la fois sur son avenir politique et sur les poursuites visant certaines personnalités.
« Nous cherchons actuellement les moyens de faire rapatrier [Mamy Ravatomanga] au pays pour qu’il réponde de ses actes. » Ce sont les mots du colonel Randrianirina hier soir. Une déclaration nette sur la volonté du pouvoir de poursuivre l’homme d’affaires, aujourd’hui impliqué dans une procédure judiciaire à Maurice. Selon lui, « les avocats mauriciens venus aider Madagascar sont déjà sur place et recueillent les dossiers concernant l’affaire Mamy Ravatomanga ».
Jusqu’ici, l’opinion publique s’interrogeait encore sur le rôle exact joué par l’État malgache dans ce dossier. Bien que l’arrivée de Fanirisoa Erinaivo au ministère de la Justice ait ravivé certains espoirs, aucune action concrète n’avait été entreprise par les autorités malgaches avant le week-end dernier. Parmi les mesures annoncées figure la révocation de Mamy Ravatomanga de ses postes de consul honoraire de la Serbie et de la Côte d’Ivoire. Une décision qui lui fait perdre, dans le même temps, les prérogatives et immunités liées à son statut diplomatique.
Appel populaire
Le nouveau locataire d’Iavoloha a également été interrogé sur sa possible candidature à la prochaine élection présidentielle, prévue dans deux ans, si l’on en croit ses propres propos. Le président de la Refondation ne ferme pas la porte. Au contraire. Il laisse entendre que l’avenir pourrait bien le pousser vers la course à la magistrature suprême. Selon lui, la décision revient au peuple.
« Notre priorité, pour l’instant, c’est la refondation », insiste-t-il, en évoquant le travail qu’il mène avec les quatre autres colonels du Haut Conseil de la Refondation. Puis il précise, à titre personnel : « c’est au peuple de demander ma candidature, s’il juge que je fais du bon travail. S’il estime que je ne suis pas bon, personne ne m’appellera. Je me retirerai si la population considère que je ne suis pas à la hauteur ».
Pourtant, à peine la Transition lancée, la classe politique a déjà les yeux tournés vers les élections à venir. La présidentielle occupe toutes les discussions. « Des partis sont déjà en pré-campagne », observe le Chef de l’État. « Ils ne tiennent pas compte de la refondation et se projettent directement vers la présidentielle ». Une remarque qui vise indirectement les principales formations politiques actuellement en pleine redynamisation.
En effet, depuis quelques semaines, les deux grands partis, « Tiako I Madagasikara » (TIM) et « Hery Vaovaon’ny Madagasikara » (HVM), affichent une activité intense. Certains partisans du TIM déclarent même déjà être prêts à diriger le pays.
Ravo Andriantsalama
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