Multiplication des abus, dérives minières, corruption locale, filières dominées par des clans… Le collectif Vohifiraisana tire la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse à Ambatonakanga ce matin. Pour cette plateforme citoyenne, seule une refondation construite au niveau local permettra de stopper l’effondrement progressif des institutions et de restaurer la confiance.
Abus de pouvoir, conflits communautaires sans solution, procédures administratives opaques, gestion environnementale bafouée : le collectif Vohifiraisana dresse un tableau sans filtre de la situation dans plusieurs communes du pays. Le cas de QMM à Fort-Dauphin, symbole de dérives dans le secteur minier, nourrit la crainte d’une dégradation irréversible de l’environnement. À cela s’ajoute la mainmise de groupes influents sur les filières d’exportation comme la vanille, au détriment de l’économie nationale.
Face à cette accumulation, Vohifiraisana plaide pour une refondation locale inclusive, impliquant toutes les forces vives. « Il faut fonder solidement les piliers de l’intégrité », martèle Hajason Ramiarondrabe, président du collectif. Prévention des conflits, mécanismes clairs et harmonisés, responsables crédibles, valorisation des conseils de jeunes : autant de conditions jugées essentielles pour restaurer une gouvernance responsable.
Interrogé sur les propos du président de la Refondation dimanche soir, le collectif réagit également sur l’éventuelle candidature du colonel Michael Randrianirina à la présidentielle. Pour eux, aucune ambiguïté : c’est à la concertation nationale de définir qui peut ou non se présenter. Cette instance, insistent-ils, « doit fixer toutes les règles du jeu ». Vohifiraisana conclut en rappelant qu’aucune réforme durable n’est possible sans mobilisation collective, unique rempart contre l’effritement progressif de l’État.
Ravo Andriantsalama
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