Présentant la politique générale de l’État devant les députés, le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a exposé un calendrier de refondation limité à deux ans, articulé autour de six priorités nationales. Si l’exécutif affiche son ambition, certains parlementaires émettent déjà des réserves sur la faisabilité et la clarté du programme.
Accès équitable à l’énergie et à l’eau potable, santé pour tous, éducation de qualité adaptée aux réalités actuelles, création d’emplois et promotion de l’entrepreneuriat, solidarité nationale et développement inclusif. Ce sont les six axes prioritaires définis par le gouvernement de la refondation. C’est également ce qu’a exposé ce matin le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo, au perchoir de la salle des séances de l’Assemblée nationale à Tsimbazaza, lors de la présentation de la politique générale de l’État (PGE) et de son programme de mise en œuvre (PMO). L’exécutif se donne deux ans pour atteindre ces objectifs, selon le locataire de Mahazoarivo, devant quatre-vingt-douze députés présents dans l’hémicycle.
Le programme des vingt-quatre prochains mois s’annonce chargé pour l’équipe Rajaonarivelo, qui prévoit d’organiser d’abord une concertation nationale, puis un référendum constitutionnel, avant une élection présidentielle et une passation de pouvoir au profit des futurs dirigeants élus. Ces étapes figurent dans le Programme de mise en œuvre de la PGE (PMO-PGE).
En présentant ce calendrier, Herintsalama Rajaonarivelo a détaillé :
« Premièrement : une concertation nationale du premier au sixième mois. Deuxièmement : la réforme du système électoral du sixième au douzième mois. Sur la base des recommandations issues de la concertation nationale, le gouvernement mènera la révision du cadre légal encadrant les élections et les partis politiques. »
« Troisièmement : un référendum constitutionnel entre le douzième et le quinzième mois pour modifier la Constitution et consolider l’État de droit. Quatrièmement : l’élection présidentielle entre le quinzième et le dix-huitième mois, une fois les lois électorales révisées et le référendum achevé. Cinquièmement : la passation de pouvoir, prévue entre le dix-neuvième et le vingt-quatrième mois », poursuit-il.
Réserves
Bien que la majorité des députés de la chambre basse se déclarent favorables au régime actuel, certains préfèrent garder leurs distances. Le député d’Ambositra, Liva Rason, estime que le programme présenté par le Premier ministre manque de clarté. « On y retrouve davantage de belles phrases destinées à endormir l’opinion que de véritables engagements », critique-t-il.
De son côté, le président de l’Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko, s’est montré globalement satisfait de l’exposé du chef du gouvernement. Il se dit confiant, rappelant que Herintsalama Rajaonarivelo a affirmé quelques minutes plus tôt vouloir faire de Madagascar un État de droit, loin de la corruption.
Cependant, Siteny Randrianasoloniaiko formule lui aussi quelques réserves. « D’après ce qu’il a dit, ils ont deux ans pour exécuter la PGE. Nous les félicitons et nous les soutenons dans cette démarche. Mais si le gouvernement manque à ses obligations, les députés entreront en scène », prévient-il. Par « entrer en scène », le président de la chambre basse entend activer les prérogatives constitutionnelles de l’Assemblée : « Si ces objectifs ne sont pas atteints, la Constitution nous confère le droit de destituer le Premier ministre et de dissoudre le gouvernement. »
Ravo Andriantsalama
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